Quatre-vingt Cinquième Session Ordinaire de L'Organe Central du Mécanisme pour la Prévention, la Gestion et le Règlement des Conflits au niveau des ambassadeurs, Addis Abéba, Ethiopie, le 11 octobre 2002.
Organe
Central /MEC/AMB/Comm. (LXXXV)
L’Organe Central du Mécanisme
pour la Prévention, la Gestion et le Règlement des conflits a tenu sa 85ème
session ordinaire au niveau des ambassadeurs le vendredi 11 octobre 2002,
à Addis Abéba, en Ethiopie. La session s’est déroulée sous la présidence de
l’ambassadeur Smaïl Chergui, représentant permanent de la République
Démocratique et Populaire d'Algérie auprès de l’Union africaine
(UA).
L’Organe Central a examiné
la crise actuelle entre l’Erythrée et le Soudan et l’évolution de la situation
en Côte d’Ivoire. L’Organe Central a également été informé des résultats du
Sommet des chefs d’Etat et de délégation de la Communauté Economique et Monétaire
de l’Afrique Centrale (CEMAC), tenu à Libreville, au Gabon, le 2 octobre 2002.
A l’issue de ses délibérations,
l’Organe Central a pris les décisions suivantes :
L’Organe Central, après
avoir suivi une communication du Président intérimaire sur les développements
récemment intervenus dans les relations entre l’Erythrée et le Soudan, ainsi
que sur les initiatives envisagées en vue de faire baisser la tension actuelle
et promouvoir la paix et la stabilité, et entendu les représentants des deux
pays :
1.
exprime sa profonde préoccupation face à la tension qui caractérise les relations
entre les deux pays depuis plusieurs jours et aux risques que cette situation
fait pèser sur la paix et la sécurité dans la région;
2.
lance un appel pressant aux dirigeants des deux pays pour qu’ils fassent montre
de retenue et s’abstiennent de tout acte susceptible d’aggraver la tension, et
œuvrent, par le dialogue, à la promotion d’une solution pacifique au différend
qui les oppose, conformément aux principes pertinents de l’Acte constitutif
de l’Union africaine;
3.
se félicite de la décision du Président intérimaire de la Commission de dépêcher une
mission au Soudan et en Erythrée et exhorte les autorités des deux
pays à apporter leur coopération à la délégation de l’UA ;
4.
félicite les dirigeants africains qui ont déployé des efforts en vue de promouvoir
une solution pacifique à la crise entre le Soudan et l’Erythrée.
L’Organe central, après
avoir suivi une communication du Président intérimaire sur la situation en
Côte d’Ivoire et l’état des efforts visant à régler la crise dans ce
pays:
1.
réitère sa grave préoccupation
face à la crise qui prévaut en Côte d’Ivoire et à ses implications pour la
paix, la sécurité, la stabilité et le développement dans la région ;
2.
réitère également sa ferme condamnation
de la tentative de prise du pouvoir par la force en Côte d’Ivoire, ainsi que
son attachement à l’unité et à l’intégrité territoriale de la Côte d’Ivoire
et son soutien aux institutions légales de ce pays ;
3.
apporte son soutien au Communiqué
adopté par le Sommet de la CEDEAO, tenu à Accra le 29 septembre 2002, et exprime
son appréciation au Président John A. Kufuor du Ghana et à son
gouvernement pour leur engagement en faveur d’une solution pacifique à la
crise ;
4.
souligne la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et exprime son appui aux efforts soutenus déployés par la CEDEAO
et son Groupe de Contact en vue de mettre un terme aux hostilités et créer
des conditions propices au règlement de la crise. A cet égard, l’Organe central rend hommage au Président Abdoulaye
Wade du Sénégal, Président en exercice de la CEDEAO, ainsi qu’aux autres
dirigeants de la région pour les efforts inlassables qu’ils déploient pour
obtenir un cessez-le-feu ;
5.
se félicite des efforts du Président intérimaire de la Commission et de son Envoyé spécial,
M. Miguel Trovoada, ancien Président de Sao Tomé et Principe, pour apporter
un appui effectif à la CEDEAO et contribuer, au nom de l’Union africaine,
au règlement de la crise;
6.
lance un appel aux Etats membres et à la communauté internationale dans son ensemble pour
qu’ils apportent leur appui aux efforts de la CEDEAO et de l’Union africaine ;
7.
lance en outre un appel
pressant au Gouvernement ivoirien et au « Mouvement
Patriotique de Côte d’Ivoire » pour qu’ils coopèrent pleinement avec
la CEDEAO en vue du règlement rapide de la crise sur la base des principes
pertinents énoncés dans de l’Acte constitutif de l’UA, en particulier le rejet
de tout changement anticonstitutionnel de gouvernement;
8.
exprime sa préoccupation face aux conséquences humanitaires graves résultant de la crise en Côte d’Ivoire.
A cet égard, l’Organe Central se
félicite de l’engagement des autorités ivoiriennes à assurer la
protection des communautés étrangères vivant en Côte d’Ivoire et demande à la Commission de suivre
étroitement l’évolution de la situation en vue d’évaluer l’impact humanitaire
de la crise et de prendre les mesures les plus appropriées à cet effet ;
9.
décide de rester activement saisi de la situation et demande au Président intérimaire de la Commission de le
tenir continuellement informé de l’évolution des efforts visant à régler la
crise.
III.
Sur les
résultats du Sommet des Chefs d’Etat et de délégation de la CEMAC, tenu à
Libreville, Gabon, le 2 octobre 2002
L’Organe Central :
1.
se félicite des résultats du Sommet de Libreville, en particulier des mesures politiques,
sécuritaires et militaires qui ont été convenues entre la RCA et le Tchad
pour faciliter la normalisation rapide de leurs relations et rend hommage
aux dirigeants de la CEMAC et de la CEN-SAD, au Président intérimaire
de la Commission, ainsi qu’au Secrétaire Général de l’ONU et à son représentant
en République Centre Africaine, pour les efforts qu’ils ont déployés en vue
de résoudre la crise dans les relations entre le Tchad et la RCA;
2.
encourage les dirigeants des deux pays à prendre les dispositions requises en vue de
la mise en œuvre sans délai des mesures contenues dans le Communiqué de
Libreville;
3.
invite le Président intérimaire à prendre, en concertation avec la CEMAC, les dispositions
requises pour que l’UA continue à contribuer aux efforts en cours visant à
normaliser les relations entre la RCA et le Tchad et à promouvoir la paix
et la stabilité dans la région de l’Afrique centrale.