Observations finales du Comité contre la Torture, Bulgarie, U.N. Doc. A/54/44, paras. 151-162 (1999).
Convention Abbreviation: CAT
COMITÉ CONTRE LA TORTURE
Vingt-deuxième session
26 avril-14 mai 1999
EXAMEN DES RAPPORTS PRESENTES PAR LES ETATS PARTIES EN APPLICATION DE L'ARTICLE
19 DE LA CONVENTION
Observations finales du Comité contre la Torture
Bulgarie
Le Comité a examiné le deuxième rapport périodique de la Bulgarie (CAT/C/17/Add.19)
à ses 372e, 375e et 379e séances, tenues le 30 avril 1999 et les 3 et 5 mai
1999 (CAT/C/SR.372, 375 et 379) et a adopté les conclusions et recommandations
suivantes :
1. Introduction
Le Comité accueille avec satisfaction le deuxième rapport périodique de la Bulgarie
qui a été établi conformément aux directives générales concernant la forme et
le contenu des rapports présentés par les États parties. Il se félicite des
informations fournies par le représentant de la Bulgarie dans son exposé introductif
et du dialogue ouvert et fructueux qui s'est instauré.
Néanmoins, le Comité regrette que le deuxième rapport périodique ait été présenté
avec sept ans de retard.
2. Aspects positifs
Le Comité prend note avec une grande satisfaction de ce que l'État partie :
a) A fait les déclarations pour reconnaître la compétence du Comité au titre
des articles 21 et 22 de la Convention;
b) A ratifié, entre autres traités internationaux et régionaux, la Convention
européenne pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains
ou dégradants;
c) A aboli la peine de mort;
d) A continué de réformer et modifier ses lois internes en vue d'assurer la
protection des droits de l'homme;
e) A poursuivi ses efforts pour donner une formation dans le domaine des droits
de l'homme aux fonctionnaires chargés de l'application des lois, en particulier
en ce qui concerne l'interdiction de la torture.
3. Facteurs et difficultés entravant l'application des dispositions de la Convention
Le Comité prend acte des problèmes économiques que connaît actuellement la Bulgarie
et de leurs conséquences néfastes sur certaines des réformes en cours.
Il rappelle néanmoins que de telles difficultés ne sauraient en aucun cas justifier
la violation des articles 1, 2 et 16 de la Convention.
4. Sujets de préoccupation
L'absence dans le droit interne d'une définition de la torture conforme à l'article
premier de la Convention et l'absence de mesures garantissant que tous les actes
de torture soient considérés comme des délits en vertu de la législation pénale.
Des mesures législatives et autres insuffisantes pour assurer le respect des
dispositions de l'article 3 de la Convention.
L'absence de mesures établissant la compétence universelle pour les actes de
torture en toutes circonstances.
Les informations persistantes émanant d'organisations non gouvernementales dignes
de foi sur les mauvais traitements que des représentants de l'État, en particulier
des policiers, font subir aux personnes appartenant à des minorités ethniques.
L'absence d'un mécanisme rapide et impartial d'enquête sur les cas allégués
de torture et la non-communication des allégations au juge ou à toute autre
autorité judiciaire appropriée.
5. Recommandations
Le Comité recommande à l'État partie de :
a) Poursuivre ses efforts pour mettre en oeuvre les dispositions de la Convention,
en particulier les articles 1, 2, 3, 4, 5 et 6, en adoptant les mesures législatives
voulues;
b) Continuer de prendre des mesures et faire des efforts pour instruire le personnel
chargé de l'application des lois et le personnel médical en ce qui concerne
l'interdiction de la torture;
c) Prendre des mesures efficaces pour mettre un terme aux pratiques de mauvais
traitements encore appliquées par la police;
d) Faire en sorte que tout le courrier des détenus adressé à des organes internationaux
d'enquête ou de règlement soit exclu des vérifications de censure effectuées
par le personnel pénitentiaire ou d'autres autorités;
e) Soumettre ses troisième et quatrième rapports périodiques, attendus les 25
juin 1996 et 25 juin 2000 respectivement, au plus tard le 25 juin 2000.