Conclusions et recommandations du Comité contre la Torture, Népal, U.N. Doc. A/49/44, paras. 138-147 (1994).
Convention Abbreviation: CAT
COMITÉ CONTRE LA TORTURE
EXAMEN DES RAPPORTS PRÉSENTÉS PAR LES ÉTATS PARTIES
EN APPLICATION DE L'ARTICLE 19 DE LA CONVENTION
Conclusions et recommandations du Comité contre la torture
Népal
138. Le Comité a examiné le rapport du Népal (CAT/C/16/Add.3) à ses 179e et
180e séances, le 21 avril 1994 (voir CAT/C/SR.179 et 180), et a adopté les conclusions
et recommandations ci-après :
A. Introduction
139. Le Comité félicite le Royaume du Népal d'avoir soumis son rapport dans
les délais. Le rapport était insuffisamment détaillé et n'était pas rédigé selon
les directives du Comité (CAT/C/4/Rev.2), mais a été complété par des renseignements
supplémentaires apportés lors de la présentation orale.
B. Aspects positifs
140. Le Népal a entrepris de mettre en oeuvre des mesures positives pour s'acquitter
de ses obligations en vertu de la Convention et a mis en place les institutions
démocratiques nécessaires à cette fin, ce qui est d'autant plus louable que
les ressources économiques du pays sont faibles.
141. Le Comité note que le Gouvernement népalais étudie actuellement un texte
législatif tendant à inclure le délit de torture dans la législation interne
et a entrepris de mettre au point un plan d'indemnisation.
C. Sujets de préoccupation
142. Le Comité note avec préoccupation que la définition proposée de la torture
n'est pas aussi large que celle qui est donnée à l'article premier de la Convention.
143. Le Comité s'inquiète également de ce que les moyens de rassembler les données
nécessaires pour que l'État partie s'acquitte des obligations énoncées à l'article
19 de la Convention en matière de rapport font peut-être aussi défaut.
144. Le Comité note aussi avec préoccupation que des organisations non gouvernementales
et le Rapporteur spécial de la Commission des droits de l'homme chargé d'examiner
la question de la torture ont signalé plusieurs cas de brutalités policières
à l'encontre de détenus et de demandeurs d'asile, et que rien n'indique que
des poursuites pénales aient été engagées à l'encontre des responsables.
D. Recommandations
145. Le Comité recommande à l'État partie d'établir et de lui faire tenir dans
les 12 mois un rapport supplémentaire contenant des réponses complètes aux questions
qui lui ont été posées et tout autre renseignement pertinent. Le rapport doit
être rédigé suivant les directives du Comité.
146. Le Comité encourage l'État partie à promulguer dès que possible une législation
où la définition de la torture retenue sera celle de la Convention, ainsi qu'un
texte de loi annexe prévoyant un système d'indemnisation.
147. Le Comité recommande en outre à l'État partie de lancer un programme énergique
d'éducation à l'intention des fonctionnaires de police et des gardes frontière,
de façon que ceux-ci comprennent mieux les obligations qui leur incombent, en
tant qu'agents de l'État, en vertu de la Convention.