COMITÉ DES DROITS ÉCONOMIQUES,
SOCIAUX ET CULTURELS
Trente-deuxième session
26 avril-14 mai 2004
EXAMEN DES RAPPORTS PRÉSENTÉS PAR LES ÉTATS PARTIES
CONFORMÉMENT AUX ARTICLES 16 ET 17 DU PACTE
Observations finales du Comité des droits économiques, sociaux et culturels
ÉQUATEUR
1. Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels a examiné le deuxième
rapport périodique de l'Équateur sur l'application du Pacte international
relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (E/1990/6/Add.36) à ses
15e, 16e et 17e séances, tenues les 5 et 6 mai 2004 (E/C.12/2004/SR.15 à 17),
et a adopté, à sa 29e séance, tenue le 14 mai 2004, les observations finales
ci-après.
A. Introduction
2. Le Comité se félicite de la présentation du rapport initial de l'État partie,
qui, dans l'ensemble, a été établi conformément à ses directives. Par contre,
il regrette que la réponse à la liste des points à traiter (E/C.12/Q/EQU/1)
ait été présentée tardivement, ce qui fait qu'elle n'a pas été disponible
dans ses autres langues de travail.
3. Le Comité se félicite du dialogue ouvert et constructif qu'il a eu avec
les membres de la délégation de haut niveau de l'État partie.
B. Aspects positifs
4. Le Comité constate avec satisfaction que la nouvelle Constitution de l'Équateur,
adoptée en 1998, proclame que l'État partie est un État multiculturel et multiethnique
et reprend toute une série de droits de l'homme consacrés dans le Pacte, dont
un certain nombre de droits économiques, sociaux et culturels.
5. Le Comité prend note avec satisfaction de l'adoption du Programme national
pour les droits de l'homme [Plan Nacional de Derechos Humanos del Ecuador]
ainsi que de l'institution, en 1998, du Bureau du Défenseur du peuple [Defensoría
del Pueblo del Ecuador] chargé de la promotion et de la protection des
droits de l'homme. Il se félicite également du rôle important que l'État
partie a joué dans l'adoption de la Charte andine des droits de l'homme.
6. Le Comité prend note avec satisfaction de la ratification par l'État
partie de la Convention interaméricaine sur la prévention, la sanction et
l'élimination de la violence contre les femmes, ainsi que de l'adoption
d'une législation de la création d'institutions et de l'établissement de
plans nationaux de lutte contre la discrimination à l'égard des femmes,
dont la Ley contra la Violencia a la Mujer y la Familia, de
1995, la Ley de Amparo laboral de la Mujer, de 1997, le Consejo
Nacional de Mujeres (CONAMU) et le Plan de Igualdad de Oportunidades,
en 1997 (la loi relative à la violence contre les femmes, la loi
relative à la protection de la femme au travail, le Conseil national des
femmes et le Plan pour l'égalité des chances).
7. Le Comité relève avec satisfaction la coopération qui s'est établie
entre l'État partie et, en particulier, le Groupe de travail du Comité interministériel
des droits de l'homme chargé de l'élaboration des rapports destinés aux
organes conventionnels de l'ONU, l'Équipe de pays de l'ONU pour l'Équateur
et le bureau régional pour l'Amérique latine du Haut-Commissaire aux droits
de l'homme.
C. Facteurs et difficultés entravant la mise en œuvre du Pacte
8. Le Comité note que l'Équateur a subi récemment une série de catastrophes
naturelles, dues notamment au phénomène El Niño, qui ont eu des incidences
négatives sur la mise en œuvre des droits garantis par la Convention.
9. Le Comité constate que les politiques d'ajustement structurel menées
dans l'État partie ont eu des incidences négatives sur l'exercice des droits
économiques, sociaux et culturels de la population, et en particulier des
groupes sociaux défavorisés et marginalisés. Il note en particulier la forte
proportion du budget national (40 % environ) affectée au service de la dette
extérieure, qui réduit sévèrement les ressources disponibles pour assurer
effectivement la jouissance des droits économiques, sociaux et culturels.
D. Principaux sujets de préoccupation
10. Le Comité est préoccupé par le manque d'indépendance du pouvoir judiciaire
et les atteintes aux droits de l'homme qui lui sont imputées.
11. Le Comité s'inquiète de ce que, malgré le cadre juridique en place
et l'influence croissante des groupes communautaires autochtones locaux,
les autochtones continuent de subir des discriminations, surtout en matière
d'emploi, de logement, de santé et d'éducation.
12. Le Comité constate avec inquiétude que, malgré la Constitution, qui
reconnaît les droits des communautés autochtones de détenir des biens à
titre communautaire et d'être consultées avant toute mise en exploitation
des ressources des terres communautaires, les droits en question n'ont malheureusement
pas été pleinement appliqués dans la pratique. Il est vivement préoccupé
par le fait que des concessions d'extraction de ressources naturelles ont
été accordées à des sociétés internationales sans le plein consentement
des communautés concernées. Il s'inquiète aussi des effets négatifs qu'ont
sur l'environnement les activités menées par ces sociétés au détriment de
l'exercice des droits fonciers et culturaux des communautés autochtones
touchées et de l'équilibre des écosystèmes.
13. Le Comité est profondément préoccupé par la discrimination de fait
pratiquée à l'encontre de la population afro-équatorienne dans tous les
secteurs de la vie sociale. Il regrette qu'il n'y ait pas assez d'informations
sur ce groupe en particulier dans le rapport de l'État partie.
14. Le Comité est vivement préoccupé par le pourcentage élevé de personnes
handicapées que comprend la population de l'État partie. Tout en prenant
note avec satisfaction de la législation récente qui tend à promouvoir les
droits des personnes handicapées, notamment en matière d'accès à l'éducation,
à l'emploi, aux transports et aux communications, il regrette que le Gouvernement
consacre peu de ressources aux moyens d'assurer concrètement l'accès à ces
services.
15. Le Comité juge regrettable l'inégalité qui existe en fait entre hommes
et femmes dans la société équatorienne, malgré les garanties législatives
de l'égalité, parce que les stéréotypes traditionnels s'y perpétuent et
que ces garanties restent lettre morte. Cette inégalité se retrouve dans
des salaires inégaux pour un travail égal, le pourcentage élevé d'analphabètes
chez les femmes, en milieu rural en particulier, la faible représentation
des femmes dans la fonction et l'administration publiques et leurs possibilités
limitées d'accès au crédit, au travail intellectuel et aux métiers spécialisés.
Le Comité juge aussi préoccupant que des ressources insuffisantes soient
affectées aux programmes visant à éliminer la discrimination fondée sur
le sexe.
16. Le Comité est préoccupé par le taux de chômage élevé de l'État partie
et par la taille de son économie informelle.
17. Le Comité est particulièrement préoccupé par le fait que le salaire
minimum n'est pas suffisant pour assurer un niveau de vie décent aux travailleurs
et à leurs familles et qu'en pratique ce salaire minimum n'est pas toujours
versé.
18. Le Comité est préoccupé par le fait que les règlements en matière d'hygiène
et de sécurité dans le travail sont insuffisamment respectés, en particulier
dans les petites exploitations minières et dans les plantations de bananes,
ainsi que par le nombre élevé d'accidents du travail. Il constate aussi
avec inquiétude qu'il n'y a pas d'inspections du travail régulières, surtout
en milieu rural.
19. Le Comité constate avec préoccupation que le Code du travail dans l'État
partie limite le droit d'organiser une section syndicale ou une assemblée
du personnel aux fins de la création d'une telle section à un minimum obligatoire
de 30 travailleurs. Il est profondément préoccupé par la généralisation
des contrats de caractère temporaire et de sous-traitance, par les obstacles
que ceux-ci ont créés à l'exercice par les travailleurs de leurs droits
syndicaux. Il déplore en outre les limitations du droit de grève figurant
dans le Code du travail équatorien.
20. Le Comité est préoccupé par la grave insuffisance des fonds de l'Institut
équatorien de la sécurité sociale, qui a des incidences négatives sur la
couverture personnelle et matérielle offerte par le système de sécurité
sociale.
21. Le Comité est préoccupé par le fait que seule une proportion réduite
de la population équatorienne a droit aux prestations de sécurité sociale,
et en particulier d'assurance maladie et maternité.
22. Le Comité, tout en reconnaissant les efforts faits par l'État partie
pour la combattre, déplore la pratique du travail des enfants dans l'État
partie, en particulier dans l'agriculture et le secteur familial.
23. Le Comité est profondément préoccupé par la fréquence des violences
sexuelles, la prostitution chez les filles et garçons de moins de 18 ans
en milieu urbain, l'exploitation des enfants et l'absence de stratégie globale
pour remédier à ces problèmes.
24. Le Comité est préoccupé par la traite de mineurs, autochtones en particulier.
25. Le Comité constate avec inquiétude que la violence au foyer est généralisée
et qu'elle ne constitue pas un délit pénal dans l'État partie. Il est aussi
préoccupé par la définition étroite du viol en tant que délit dans le Code
pénal équatorien.
26. Le Comité est profondément préoccupé par la persistance et l'ampleur
croissante de la pauvreté dans l'État partie, dont les premières victimes
sont les femmes, les enfants et les communautés autochtones et afro-équatoriennes.
27. Le Comité est préoccupé par la médiocrité des conditions de logement,
la grave pénurie de logements et l'absence de mesures efficaces pour offrir
des logements sociaux aux familles à faible revenu et aux groupes défavorisés
et marginalisés.
28. Le Comité s'inquiète de ce que, malgré les garanties offertes par la
Constitution du droit des autochtones de posséder des biens à titre communautaire,
l'État partie ne leur assure pas de protection efficace contre l'expulsion
forcée de leurs terres ancestrales.
29. Le Comité est préoccupé par la faible couverture, la qualité médiocre
et l'insuffisance des ressources dont dispose le système de santé. Il note
que, malgré des améliorations, le taux de mortalité maternelle reste élevé.
Le Comité se déclare préoccupé par le taux croissant de grossesses d'adolescentes.
30. Le Comité est préoccupé par l'exercice du droit à la santé par tous
dans l'État partie, surtout en ce qui concerne l'accès aux médicaments génériques.
31. Le Comité est préoccupé par le taux élevé d'analphabétisme et le fort
pourcentage d'abandons scolaires dans l'État partie. Il estime particulièrement
préoccupante à cet égard la situation des jeunes filles et celle des enfants
autochtones et afro-équatoriens.
32. Le Comité s'inquiète de ce que, malgré l'existence d'écoles et d'universités
où l'on enseigne les langues autochtones, les principales langues autochtones,
et en particulier le quechua, disparaissent progressivement.
E. Suggestions et recommandations
33. Le Comité demande instamment à l'État partie de prendre sans attendre
des mesures appropriées en vue d'assurer l'indépendance et l'intégrité du
pouvoir judiciaire. Il lui demande aussi de faire figurer dans son troisième
rapport périodique des renseignements détaillés sur les affaires judiciaires
se rapportant aux droits économiques, sociaux et culturels.
34. Le Comité recommande à l'État partie de prendre des mesures concrètes
efficaces en vue d'assurer une meilleure protection contre la discrimination,
en particulier dans les domaines de l'emploi, du logement, de la santé et
de l'éducation. Il lui demande aussi de faire figurer dans son prochain
rapport périodique des renseignements sur l'incidence des programmes destinés
à garantir aux autochtones leurs droits économiques, sociaux et culturels
et des données sur les progrès qui auraient été faits à cet égard.
35. Le Comité demande instamment à l'État partie de veiller à ce que les
autochtones participent aux décisions ayant des incidences sur leur vie.
Il lui demande en particulier de consulter les autochtones intéressés et
de rechercher leur assentiment avant de procéder à la mise en œuvre
de projets d'extraction de ressources naturelles, ainsi que leur avis sur
les décisions publiques qui les intéressent, conformément à la Convention
no 169 de l'OIT concernant les peuples indigènes et tribaux dans les pays
indépendants. Le Comité recommande fermement à l'État partie d'appliquer
des mesures législatives et administratives en vue de prévenir les violations
des lois et des droits relatifs à l'environnement par les sociétés transnationales.
36. Le Comité demande instamment à l'État partie de prendre sans attendre
des mesures en vue d'assurer des chances égales aux Afro-Équatoriens, surtout
en matière d'emploi, de logement, de santé et d'éducation, et de faire figurer
dans son troisième rapport périodique des renseignements détaillés sur les
progrès réalisés.
37. Le Comité demande instamment à l'État partie d'engager des travaux
de recherche sur les causes possibles de la forte proportion de personnes
handicapées, et de faire figurer dans son troisième rapport périodique des
renseignements détaillés sur ces causes, ainsi que sur les progrès accomplis
vers la réalisation des droits économiques, sociaux et culturels de cette
fraction de la population.
38. Le Comité demande instamment à l'État partie d'adopter toutes les mesures
efficaces voulues pour assurer l'égalité des hommes et des femmes dans tous
les secteurs de la vie sociale comme le prévoient les articles 2, par. 2,
et 3 du Pacte, et notamment de mettre en application le principe du salaire
égal pour un travail de valeur égale conformément aux dispositions du Pacte,
d'accroître la représentation des femmes dans la fonction publique ou d'en
relever le niveau et de réduire les écarts de salaires entre hommes et femmes.
Le Comité demande à l'État partie de faire figurer dans son troisième rapport
périodique des renseignements détaillés sur les progrès réalisés en ce qui
concerne les questions liées à la discrimination fondée sur le sexe.
39. Le Comité engage vivement l'État partie à prendre des mesures efficaces
pour réduire le taux de chômage ainsi que la part du secteur informel dans
l'emploi.
40. Le Comité demande instamment à l'État partie de prendre les mesures
nécessaires pour faire en sorte que le salaire minimum permette aux travailleurs
et à leurs familles de jouir d'un niveau de vie suffisant et que cette norme
salariale soit effectivement respectée.
41. Le Comité demande instamment à l'État partie de veiller à ce que la
législation existante en matière d'hygiène et de sécurité du travail soit
pleinement appliquée et le système d'inspections du travail renforcé. Il
l'engage aussi à adopter des mesures pour protéger les travailleurs contre
les risques professionnels liés à l'utilisation de substances toxiques et
autres substances dangereuses dans les plantations de bananes et les petites
exploitations minières.
42. Le Comité demande instamment à l'État partie de prendre sans tarder
les mesures législatives ou autres nécessaires pour faire en sorte que tous
les travailleurs, y compris les temporaires et le personnel en sous-traitance,
puissent exercer leurs droits syndicaux.
43. Le Comité demande instamment à l'État partie de régler le problème
de la dette envers l'Institut de la sécurité sociale, afin de permettre
à celui-ci de remplir sa mission en assurant une couverture et le versement
de prestations sociales adéquats. Le Comité l'engage aussi à renforcer le
rôle des inspections au titre de la sécurité sociale pour lutter contre
la fraude, dans les cas par exemple où les employeurs ne payent pas les
cotisations sociales pour leurs employés.
44. Le Comité demande instamment à l'État partie d'étendre la couverture
du système de sécurité sociale, en particulier aux travailleurs indépendants
et aux femmes.
45. Le Comité demande à l'État partie de faire figurer dans son prochain
rapport des renseignements sur l'action exercée par le fonds créé au titre
du Programme en faveur des migrants équatoriens et de leurs familles en
vue d'améliorer les conditions de vie de ces familles. Il l'encourage aussi
à mettre en œuvre les recommandations formulées en 2001 par le Rapporteur
spécial de la Commission des droits de l'homme sur les droits de l'homme
des migrants.
46. Le Comité demande instamment à l'État partie de prendre toutes les
mesures voulues pour que le Code de la famille soit effectivement adopté
et appliqué sans plus tarder.
47. Le Comité engage vivement l'État partie à prendre toutes les mesures
législatives et autres possibles pour s'attaquer utilement au problème persistant
du travail des enfants, en particulier dans l'agriculture et le secteur
familial.
48. Le Comité prie instamment l'État partie de s'attaquer aux problèmes
de la violence sexuelle, de la prostitution chez les filles et les garçons
et de l'exploitation des enfants en adoptant une stratégie globale à cet
effet. Il lui demande de faire figurer des renseignements sur les progrès
réalisés en la matière dans son prochain rapport périodique.
49. Le Comité demande instamment à l'État partie de prendre toutes les
mesures voulues pour lutter contre la traite des mineurs, notamment en réunissant
des données et des statistiques à ce sujet et en consacrant une étude à
ce problème. Il le prie aussi d'indiquer les mesures prises et les progrès
accomplis à ce sujet dans son troisième rapport périodique.
50. Le Comité demande instamment à l'État partie de prendre des mesures
efficaces pour lutter contre la violence au foyer, notamment par l'application
effective des lois en vigueur et par des campagnes de sensibilisation. Il
l'engage aussi vivement à modifier son Code pénal pour donner du viol une
nouvelle définition qui corresponde aux normes internationales et permette
de protéger les femmes et les enfants.
51. Le Comité encourage l'État partie à intensifier ses efforts et ses
activités pour combattre la pauvreté, notamment par la mise en place d'une
stratégie antipauvreté destinée à améliorer les conditions de vie des groupes
défavorisés et marginalisés, et il lui demande de faire figurer dans le
prochain rapport périodique des renseignements sur les progrès éventuellement
accomplis.
52. Le Comité demande instamment à l'État partie de prendre toutes les
mesures appropriées pour résoudre le problème des sans-abri, assurer aux
familles à faible revenu et aux groupes défavorisés et marginalisés l'accès
aux prêts au logement et aux subventions et améliorer les installations
sanitaires et de distribution d'eau des unités d'habitation existantes.
53. Le Comité demande à l'État partie de veiller à ce que les autochtones
soient efficacement protégés contre l'expulsion forcée de leurs terres ancestrales
et dûment indemnisés en cas d'expulsion forcée. À cet égard, il appelle
son attention sur l'Observation générale no 7 (Expulsions forcées) et le
prie de donner des renseignements détaillés sur cette question dans son
prochain rapport périodique.
54. Le Comité demande instamment à l'État partie d'affecter une part plus
importante du PIB au secteur de la santé. Il lui recommande aussi d'y poursuivre
ses efforts en matière de prévention et de soins en offrant des services
de santé sexuelle et génésique, en particulier aux femmes et aux jeunes.
55. Le Comité demande instamment à l'État partie de procéder à une évaluation
de l'effet des règles du commerce international sur le droit à la santé
pour tous et à se prévaloir largement des clauses de flexibilité autorisées
dans l'Accord de l'OMC sur les aspects des droits de propriété intellectuelle
qui touchent au commerce (Accord sur les ADPIC) en vue d'assurer l'accès
aux médicaments génériques et plus généralement la jouissance du droit à
la santé pour tous en Équateur.
56. Le Comité recommande vivement à l'État partie de tenir compte des obligations
qui lui incombent au titre du Pacte dans tous les aspects de ses négociations
avec les institutions financières internationales et dans les autres accords
commerciaux régionaux, pour veiller à ce que les droits économiques, sociaux
et culturels, des groupes les plus défavorisés et marginalisés en particulier,
ne se trouvent pas battus en brèche.
57. Le Comité demande instamment à l'État partie de prendre toutes les
mesures possibles pour lutter contre l'analphabétisme, en particulier parmi
les groupes les plus défavorisés et marginalisés. Il le prie de faire figurer
dans le prochain rapport périodique des renseignements sur les mesures prises
dans ce sens et sur les résultats obtenus.
58. Le Comité demande instamment à l'État partie de prendre toutes les
mesures possibles pour veiller à ce que les langues autochtones soient mieux
protégées et davantage enseignées dans les écoles en tant qu'élément important
de la jouissance du droit des autochtones à la culture.
59. Le Comité recommande à l'État partie de prendre des mesures en vue
de veiller à ce que les droits énoncés dans le Pacte soient effectivement
protégés et que des recours concrets, juridictionnels ou autres, soient
assurés à ceux dont les droits économiques, sociaux et culturels sont violés,
notamment dans les groupes défavorisés et marginalisés. À cet égard, le
Comité appelle l'attention de l'État partie sur son observation générale
no 9, relative à l'application du Pacte au niveau national.
60. Le Comité recommande à l'État partie de fournir à la Defensoría
del Pueblo des moyens appropriés et suffisants pour qu'elle continue
à s'acquitter de sa mission, et notamment à protéger les droits économiques,
sociaux et culturels, conformément aux Principes de Paris (résolution 48/134,
annexe, de l'Assemblée générale).
61. Le Comité recommande à l'État partie d'améliorer les programmes de
formation relatifs aux droits de l'homme de manière à améliorer la connaissance,
la conscience et l'application du Pacte et des autres instruments internationaux
relatifs aux droits de l'homme, en particulier au sein du corps judiciaire,
chez les agents des services répressifs et parmi les autres acteurs chargés
de la mise en œuvre du Pacte.
62. Le Comité demande à l'État partie de faire figurer dans son troisième
rapport périodique des renseignements sur la mise en œuvre des observations
finales ci-dessus. Il lui demande aussi d'assurer une large diffusion des
présentes observations finales à tous les niveaux de la société, et tout
particulièrement auprès des membres de la fonction publique et des professions
judiciaires ainsi que des organisations de la société civile. Il l'encourage
plus spécialement à associer les organisations non gouvernementales et les
autres représentants de la société civile à l'élaboration de son prochain
rapport périodique.
63. Le Comité prie l'État partie de présenter son troisième rapport périodique
au plus tard le 30 juin 2009.