APPLICATION DU PACTE INTERNATIONAL
RELATIF AUX DROITS
ECONOMIQUES, SOCIAUX ET
CULTURELS
RAPPORT SUR LA MISSION D'ASSISTANCE
TECHNIQUE
DU COMITE DES DROITS ECONOMIQUES,
SOCIAUX
ET CULTURELS AU PANAMA
(16‑22 avril 1995)
TABLE DES MATIERES
Paragraphes
Introduction ............................................. 1 - 16
I. Rapport de la mission.............................. 17 - 70
A. Cadre général................................ 17 - 37
B. Politique de l'Etat
en matière
de logement..................................
38 - 46
C. Exemples concrets
de problèmes
de logement..................................
47 - 70
II. Observations et recommandations
adoptées
par le Comité......................................
71 - 82
Annexes
I. Programme de travail...............................
II-VII. Statistiques relatives
au logement.................
GE.95‑17079 (F)
Introduction
1. Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels, créé par
le Conseil économique et social aux fins de surveiller l'application
du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels
par les Etats parties, a examiné les rapports présentés par le Panama
(E/1984/6/Add.19, E/1988/5/Add.9, E/1986/4/Add.22, E/1989/5/Add.5) à sa sixième
session en novembre 1991.
2. Le Comité a pris acte avec satisfaction des rapports, notant qu'ils
avaient pour toile de fond les circonstances extraordinaires dans lesquelles
le pays se trouvait du fait des troubles politiques et des conséquences de
son invasion par les Etats‑Unis d'Amérique en 1989, laquelle avait
profondément désorganisé tous les secteurs à travers le pays et avait eu des
conséquences graves du point de vue de la jouissance des droits économiques,
sociaux et culturels. Dans le même temps, le Comité a constaté avec préoccupation
que le représentant de l'Etat partie n'avait pas répondu d'une manière satisfaisante
à un certain nombre de questions concernant le droit au logement et les expulsions.
A cet égard, le Comité s'est déclaré préoccupé par les questions
suivantes :
L'affirmation du gouvernement
selon laquelle 3 000 personnes avaient été touchées par le bombardement
d'El Chorillo ne correspondait pas du tout aux chiffres donnés par
d'autres sources qui parlaient de 12 500 à 20 000 personnes.
Compte tenu des obligations incombant au gouvernement en vertu du Pacte, cet
écart préoccupait considérablement le Comité.
Les réponses de l'Etat partie
aux questions portant sur les conditions de vie actuelles des personnes
résidant à El Chorillo, sans logement, étaient très différentes des informations
dont disposait le Comité. Il y avait notamment le fait que de nombreux
résidents relogés se plaignaient de se trouver à présent à une grande distance
de leur lieu de travail et d'avoir à utiliser des transports en commun
relativement coûteux ainsi que des mauvaises conditions de logement dans les
sites de réinstallation. En outre, deux ans après l'invasion, de nombreuses
personnes n'avaient pas encore été relogées.
Les raisons avancées pour
justifier l'expulsion forcée de 5 000 personnes par l'armée panaméenne
et les forces des Etats‑Unis à Tocumen, San Miguelito et Panama Viejo
au début de 1990 étaient inacceptables au regard du Pacte. Le Comité
a, en particulier, noté avec préoccupation qu'un grand nombre d'habitations
avaient été démolies et que les expulsions avaient été effectuées sans arrêté
d'expulsion, ce qui constituait non seulement une violation du droit à un
logement décent mais aussi du droit à la vie privée et à la sécurité du domicile.
3. A sa septième session, en décembre 1992, le Comité a examiné les
renseignements complémentaires présentés par le Gouvernement panaméen (E/1989/5/Add.8)
comme suite à l'examen des rapports du Panama par le Comité à sa sixième
session en 1991.
4. Le Comité a remercié le Gouvernement panaméen d'avoir répondu rapidement
et de façon complète à la demande de renseignements supplémentaires qu'il lui avait
adressée. Il a toutefois noté que les renseignements fournis se rapportaient
aux normes juridiques plutôt qu'à leur application pratique. En ce qui
concerne le droit à un logement décent, le Comité était en particulier
d'avis que les renseignements complémentaires ne portaient pas sur le contenu
de l'article 11 du Pacte et ne donnaient aucune indication sur les modalités
de répartition des indemnisations accordées par le Gouvernement des Etats‑Unis,
sur la situation du logement en milieu rural et parmi les populations autochtones.
5. La délégation panaméenne n'ayant pas répondu d'une manière satisfaisante
à un certain nombre de questions importantes soulevées durant l'examen du
rapport complémentaire, à la septième session du Comité, ce dernier a décidé,
conformément à ses procédures de suivi, de proposer de détacher auprès du Gouvernement
panaméen un ou deux de ses membres pour le conseiller à propos des questions
visées au paragraphe 135 de son rapport sur sa sixième session (E/1992/23).
6. Par sa décision 1993/294, adoptée le 28 juillet 1993,
le Conseil économique et social a approuvé la proposition du Comité. La décision
se lit comme suit :
"A sa 44ème séance
plénière, le 28 juillet 1993, le Conseil économique et social a pris
note de la décision du Comité des droits économiques, sociaux et culturels
tendant à informer le Gouvernement panaméen qu'il offrait, conformément aux
procédures de suivi adoptées par le Comité à sa septième session et en application
de l'article 23 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux
et culturels, de détacher auprès du gouvernement un ou deux de ses membres
pour continuer à s'entretenir avec lui des points soulevés dans le rapport
sur sa sixième session. Le Conseil a approuvé l'action du Comité, sous
réserve que l'offre de ce dernier soit acceptée par l'Etat partie
concerné."
7. Dans une lettre datée du 17 septembre 1993, le Président du Comité
a informé le Gouvernement panaméen de la décision ci‑dessus.
8. Dans une note verbale datée du 27 janvier 1994 adressée
au Comité, le Gouvernement panaméen a répondu ce qui suit :
"Le Gouvernement de
la République du Panama est reconnaissant au Comité de l'offre de conseils
contenue dans la décision 1993/294 du Conseil économique et social et
souhaite l'informer de sa décision de la décliner, le moment étant mal choisi
pour recevoir de tels conseils."
9. A sa dixième session, tenue en mai 1994, le Comité, après avoir
examiné d'autres renseignements présentés par le Gouvernement panaméen, a
décidé de poursuivre à sa onzième session (21 novembre ‑ 9 décembre 1994)
le dialogue avec l'Etat partie au sujet de l'application du droit au logement,
afin de pouvoir adopter des observations finales.
10. Le 6 décembre 1994, pendant sa onzième session,
le Comité a entendu une déclaration du Représentant permanent du Panama
auprès de l'Office des Nations Unies à Genève dans laquelle ce dernier
a indiqué que le Gouvernement panaméen acceptait l'offre du Comité tendant
à envoyer deux de ses membres poursuivre le dialogue avec lui au
sujet des questions relevées par le Comité au cours de ses sixième à onzième
sessions.
11. Le Comité a remercié le Gouvernement panaméen
de s'être montré disposé à coopérer avec lui et a, entre autres, fixé
comme suit les modalités de la mission :
Le Comité devait être représenté
par M. Philippe Texier et M. Javier Wimer Zambrano
et assisté, pour cette mission, par le Centre pour les droits
de l'homme;
La mission devait se dérouler
de préférence avant la douzième session du Comité, si possible en mars
ou au début d'avril 1995;
La mission devait mettre
l'accent sur le respect du droit au logement (par. 1 de l'article 11
du Pacte) mais cela ne devait pas empêcher ses membres de recueillir
des renseignements sur d'autres questions susceptibles d'intéresser le Comité
dans l'optique de l'examen du prochain rapport périodique du Panama;
La mission devait rencontrer
les instances gouvernementales responsables des questions de logement. Elle
devait également recueillir les opinions des institutions susceptibles d'intervenir,
à un titre quelconque, dans le cadre des problèmes de logement : autorités
judiciaires, administrations nationales, régionales ou locales, ainsi que
les représentants de la société civile (organisations non gouvernementales,
églises, universités, etc.) et toute autre personne ou institution compétente;
Il fallait que la mission
puisse procéder à des visites sur le terrain, notamment dans les zones où
des projets d'urbanisme étaient envisagés, dans celles où des expulsions s'étaient
produites ou encore dans celles où les conditions de logement n'étaient
pas satisfaisantes;
L'objectif de la mission
devait consister à se faire une idée plus précise de la situation du logement
dans le pays et à procéder à un dialogue avec le gouvernement et la société
civile en vue de la meilleure application possible du Pacte dans le domaine
du logement;
Le rapport confidentiel
de la mission serait examiné par le Comité en séance privée puis adopté
en vue de sa diffusion.
12. Il a été en outre décidé que le calendrier de
la mission devrait être établi en consultation avec le Gouvernement panaméen,
le Centre pour les droits de l'homme, les deux experts et éventuellement le
Président du Comité, ainsi que les organes représentatifs de la société civile.
13. Au cours de la préparation de la mission, des
renseignements ont été demandés et obtenus auprès des sources suivantes :
Organismes des Nations Unies : Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Centre des
Nations Unies pour les établissements humains (Habitat), Commission économique
pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) et Haut Commissariat
des Nations Unies pour les réfugiés (HCR)
Institutions spécialisées : Organisation internationale
du Travail (OIT), Banque mondiale, Fonds monétaire international (FMI)
Organisations régionales : Commission interaméricaine
des droits de l'homme, Banque interaméricaine de développement (BID)
Organisations non gouvernementales : Coalition internationale Habitat, Comisión Nacional de Derechos Humanos
en Panama (CONADEHUPA), Centro de Capacitación Social (CCS), Commission de
défense des droits de l'homme en Amérique centrale, Association américaine
de juristes, Coordinadora Popular de Derechos Humanos en Panama (COPODEHUPA),
Service paix et justice en Amérique latine, Congreso General Ngobe‑Buglé,
Associations des habitants des quartiers de San Miguelito, Sagrada Resurrección,
Felipillo, etc.
14. La mission a eu lieu du 16 au 22 avril 1995.
Avec l'accord du gouvernement, les deux membres du Comité étaient accompagnés
au cours de leurs visites par le Secrétaire exécutif de l'ONG Coalition internationale
Habitat.
15. Le Gouvernement panaméen a fourni aux membres
de la mission tous les renseignements nécessaires, leur a facilité l'accès
aux zones et quartiers qui les intéressaient, a aidé à organiser différentes
réunions avec des représentants des autorités régionales et municipales, des
organisations non gouvernementales, de l'église et des institutions universitaires
aussi bien à Panama qu'à Colón et a apporté sa coopération à la mission
d'une manière constructive et ouverte, ce que les deux membres du Comité ont
grandement apprécié.
16. On trouvera un exposé détaillé du déroulement
des réunions et des activités de la mission à l'annexe I et des statistiques
touchant les questions de logement aux annexes II à VII.
I. RAPPORT DE LA MISSION
A. Cadre général
17. Le Panama est un pays au développement relativement
avancé, qui se situe actuellement au 47ème rang mondial. Il présente
des caractéristiques particulières tenant sans aucun doute à la présence et
à l'exploitation du canal depuis le début du siècle; en effet, le secteur
tertiaire y est beaucoup plus important que dans les pays voisins d'Amérique
centrale, puisqu'il est à l'origine de 75 % du PIB. Mais
il présente des inégalités sociales très importantes, visibles dans tout le
pays, et particulièrement dans la ville de Colón, où très grande richesse
et très grande pauvreté se côtoient de façon spectaculaire.
18. Le gouvernement fait état, dans un document
préparé pour le sommet mondial du développement social, d'une des pires distributions
du revenu au niveau mondial, de taux de chômage ou de sous‑emploi très
élevés, estimant qu'environ la moitié de la population du pays vit en état
de pauvreté.
19. La population indigène, composée de cinq ethnies,
représente de 8 à 10 % de la population du pays, soit environ 200 000 personnes
sur un total se situant entre 2,4 et 2,5 millions au dernier
recensement. Elle fait partie des couches les plus vulnérables et les
plus pauvres de la société.
20. La population se caractérise par une distribution
géographique très inégale, avec une forte concentration dans les zones urbaines
‑ surtout autour de la capitale ‑ et une grande dispersion
dans les zones rurales. Cette tendance à l'exode rural ne va sans doute pas
diminuer et ne peut qu'accélérer les processus de chômage, de sous‑emploi,
d'augmentation de la pauvreté, d'occupation de terrains, si des mesures ne
sont pas prises pour inverser le phénomène.
21. Dans ce contexte général, l'invasion américaine
du 20 décembre 1989 a détruit des centaines de logements
dans deux des quartiers les plus peuplés de la capitale rendant ainsi plus
aigu le problème déjà critique du logement.
22. Durant la période 1990‑1993, le taux de
croissance annuel s'est toutefois situé en moyenne autour de 8 %, et
le produit réel par habitant à 6,3 %, la croissance se concentrant
essentiellement dans le secteur des services et dans la capitale ou la
zone du canal. Les indicateurs macro‑économiques démontrent, dans l'ensemble,
une bonne récupération de l'économie nationale mais, comme le note le gouvernement,
la distribution de ses bénéfices n'a pas permis d'éliminer, ni même de
corriger, dans la majorité des cas, les profondes inégalités structurelles
existantes, qui se reflètent principalement dans le niveau et la distribution
du revenu, ainsi que dans l'accès différencié aux services publics.
23. D'un point de vue politico‑géographique,
48 % des "corregimientos" du pays enregistrant un revenu
par habitant inférieur au coût du minimum alimentaire de la ville de Panama
(195,16 balboas par mois) et, pour 84 % des corregimientos,
le revenu est inférieur au "minimum élargi".
24. Le taux de chômage reste élevé. Il se situait,
en 1989, à 16,3 % pour l'ensemble du territoire, pour retomber
à 12,9 % en 1993. Le sous‑emploi affecte une part importante
de la population. La conséquence en est une diminution des revenus des groupes
les plus pauvres et une détérioration du salaire réel des travailleurs
des entreprises privées.
Situation du logement
25. Le déficit du parc de logements est unanimement
reconnu, tant par le gouvernement que par les organisations non gouvernementales
ou les institutions internationales. Il se situe, selon les sources, entre
200 000 et 250 000 logements. Par exemple, un article paru
dans le journal "La Prensa" du 14 octobre 1994
fait état de 240 000 logements, dont 60 % se situent
dans les villes de Panama et de Colón. Le Ministère du logement
estime, pour sa part, qu'il était, en 1993, de 195 244,
dont 48 % dans la province de Panama .
26. La moyenne d'occupants par logement est de 4,4
pour l'ensemble du territoire et 24 % de logements n'ont qu'une
seule pièce. Les conditions d'habitabilité sont souvent précaires : 18,5 %
de logements ont un sol en terre battue, 16,3 % n'ont pas d'eau potable
et ces chiffres augmentent dans les provinces les plus pauvres du pays (Bocas
del Toro, Chiriquí, San Blas et Veraguas). Les services sanitaires sont
souvent déficients (44 % des cas) et l'électricité fait également souvent
défaut. De même, dans beaucoup de quartiers, les voies d'accès sont presque
impraticables et les lieux de travail et les écoles sont très éloignés des
logements.
27. Au plan institutionnel, trois entités interviennent
principalement dans le secteur du logement et du développement urbain :
le Ministère du logement, la Banque hypothécaire nationale et la Caisse d'épargne.
28. C'est une loi du 25 janvier 1993
qui a créé le Ministère du logement, qui définit et coordonne la politique
nationale dans ce domaine, particulièrement pour les programmes de logements
pour la population à revenus faibles. La Banque hypothécaire nationale
assure le financement des programmes nationaux exécutés par le Ministère.
Elle régule et fiscalise le système national d'épargne et de prêts pour les
logements. La Caisse d'épargne joue un rôle similaire.
29. La Banque hypothécaire nationale estime à 36 millions
de balboas le montant des retards dans les paiements des emprunteurs à faible
revenu. Elle reçoit des aides extérieures, de l'AID ou de la Banque interaméricaine
de développement (BID), mais doit assumer les intérêts de la dette. Elle estime
ne pas recevoir une aide suffisante de l'Etat, compte tenu du coût élevé de
la construction.
30. Le secteur privé, représenté essentiellement
par la Caja Panameña de la Construcción (CAPAC, Caisse panaméenne du
bâtiment) s'occupe à la fois de la construction des logements et des routes,
mais construit essentiellement dans deux secteurs : le logement ou la
copropriété de coût élevé et moyen, et le logement à coût moyen‑bas.
La Caisse est clairement soumise à une logique de marché. Elle dépend
de la politique financière de la banque commerciale et hypothécaire et
entend satisfaire les seules demandes "effectives", c'est‑à‑dire
émanant des personnes qui ont besoin d'un logement et peuvent le payer. Elle
estime qu'il appartient au gouvernement d'assurer la construction des logements
destinés aux populations les plus pauvres.
31. Il est important de noter que, selon des indications
de sources gouvernementales et non gouvernementales, il n'a pratiquement pas
été construit de logements destinés à la location depuis plusieurs années.
Le recouvrement des loyers est estimé trop difficile, si bien que l'entretien
des immeubles existants a été abandonné et beaucoup de ces logements sont maintenant
dans un état lamentable, bien que toujours habités : Renta 2, Renta 5,
par exemple, dans la capitale, qui menacent de s'écrouler, et dont la structure
était déficiente dès le moment de la construction.
32. La conséquence du faible niveau de vie d'une
grande partie de la population, de la situation souvent précaire de la possession
de la terre, du déficit de logements et de l'exode rural est l'augmentation
du nombre d'occupations de terrains et de constructions de logements sommaires
sur les terrains occupés, qu'ils soient propriété de l'Etat ou de particuliers.
33. Le phénomène est ancien, mais il a pris de l'importance
au cours des dernières années. Selon les informations du Ministère du logement,
il y aurait actuellement 314 occupations spontanées au niveau national,
représentant environ 62 700 familles, soit approximativement 300 000 personnes.
Dans 88 % des cas, c'est‑à‑dire 52 729 familles,
ces occupations se situent dans la zone métropolitaine de Panama. Les autres
centres urbains les plus affectés sont David et le secteur périphérique de
Colón.
34. La zone du Canal représente une situation particulière,
en raison de la signature, en 1977, du Traité dit Torrijos‑Carter,
qui prévoit un processus de retour sous la juridiction de Panama des
terres riveraines du canal et des villes de Panama et de Colón.
On parle d'"areas revertidas" (zones restituées). Elles représentent,
à ce jour, environ 900 km2.
35. L'impact positif attendu de l'incorporation
de l'usage des terres restituées dans l'économie du pays et de l'amélioration
du développement urbain des villes de Panama et de Colón ne s'est pas encore
réellement matérialisé à ce jour. Une loi a été votée le 14 janvier 1991
sur les zones restituées, qui établit un mécanisme plus flexible de planification
et de définition de l'usage des zones en question. Une institution spécifique
a été créée le 25 février 1993, l'Autorité de la région interocéanique
(ARI), qui est chargée de l'administration des biens restitués à Panama
en vertu du Traité Torrijos‑Carter.
36. C'est un total de 1 250 hectares
dans le secteur pacifique et de 450 hectares dans le secteur atlantique
qui doit ainsi sortir du domaine public avant le 31 décembre 1999.
La BID a accordé à la République du Panama un prêt de 8,5 millions
de dollars pour appuyer l'ARI dans l'élaboration des études pour le meilleur
usage des ressources restituées ou à restituer, pour la conservation
du bassin du canal et pour l'élaboration d'un plan métropolitain pour le développement
des villes de Panama et de Colón. La planification des zones restituées
ou à restituer prévoit trois composantes :
Le Canal, administré par
la Commission du Canal;
Les biens installés sur
les bords du Canal, qui sont essentiellement des bases militaires;
Le système de captage des
eaux.
37. L'une des tâches de l'ARI est de recevoir les
biens et de les administrer, puis de les distribuer aux autorités compétentes.
En ce qui concerne les logements, leur attribution passe par le Ministère
du logement.
B. Politique
de l'Etat en matière de logement
38. Pour la période 1990‑1994, le Ministère
du logement s'était fixé comme objectif la construction de 100 000
"unités de logement", grâce à un effort conjoint des secteurs public
et privé. Il essayait d'atteindre 50 % de ce but, en s'orientant prioritairement
vers les secteurs à faible revenu, au moyen de programmes d'autogestion
et d'exécution de constructions de logements. En février 1994, le
Ministère estimait pouvoir atteindre 30 000 unités de logement,
objectif qui n'a pas été totalement atteint.
39. La politique du Ministère du logement s'est
fixée trois objectifs :
S'occuper des "nuevos
asentamientos organizados" (NAOS) (nouvelles occupations organisées)
existants, pour faire face au problème des occupations sauvages de terrains
par des familles sans ressources;
Développer les programmes
de "lotes servidos" (parcelles bénéficiant de services de base);
Développer le programme
d'amélioration de l'habitat, au moyen d'un crédit sur les matériaux.
40. Lors de l'entrevue qu'il a accordée à la mission,
le Ministre du logement a montré une claire conscience du problème. Il estimait
que le problème du logement était sérieux depuis le début du siècle, que le
déficit de logements avait énormément augmenté au cours des dernières années
et que les besoins des populations les plus pauvres les avaient conduites
à des actions illégales. Il considérait deux questions comme prioritaires :
La possession des terres :
pour mettre fin aux occupations sauvages et à l'insécurité juridique
qui en découle, il faut donner des titres de propriété, notamment pour
une partie de l'area revertida (zone restituée);
La modification du concept
de logement. Il a utilisé l'expression de "logement digne",
et a estimé nécessaire une modification de la loi. Sachant qu'existent des
logements de 24 m2, et même parfois moins (la mission
en a visité de 13 m2 environ), un projet de loi a été
déposé devant l'Assemblée législative interdisant la construction de logements
inférieurs à 36 ou 42 m2.
41. Il a été également clairement indiqué à la mission
par le Ministre qu'aucune expulsion forcée n'était et ne serait faite, qu'aucun
logement ne serait brûlé, et que les quelques personnes qui avaient été
expulsées de leur logement s'étaient vu proposer des solutions de substitution.
Il s'agit de rechercher la légalité sans porter atteinte aux populations
les plus vulnérables.
42. Le gouvernement souhaite faire disparaître en
cinq ans les maisons en bois, insalubres et vétustes, de la zone du canal,
soit un millier de casas condenadas, maisons condamnées ou abandonnées,
où vivent environ 30 000 familles. L'une des solutions proposées
est de créer le "neuf pour un", solution de financement assuré à
10 % par l'Etat et à 90 % par la banque ou le secteur
financier privé.
43. L'entité chargée des actions de l'Etat dans
le secteur du développement communautaire est la DIGEDECOM (Direction générale
de développement de la communauté), créée en 1969 et placée maintenant
sous la responsabilité des Ministères de l'intérieur et de la justice.
Il s'agissait, lors de la création, de promouvoir le développement de petites
communautés dans le pays, surtout dans les localités marginales et dans celles
où la grande pauvreté est dominante, en organisant les groupes locaux et en
réalisant des programmes et des projets communautaires. La DIGEDECOM a un
bureau dans la ville de Panama et des bureaux ou des ateliers dans quelques
capitales de province.
44. Parallèlement, a été établi par un décret du
30 mai 1990 le Programme d'action sociale et le Fond d'urgence sociale (FES)
a été désigné comme intermédiaire entre les organismes qui exécutent les projets
et les institutions fournissant les ressources financières pour réaliser les
objectifs du Programme d'action sociale. Les objectifs du FES sont
notamment les suivants :
Créer des sources d'emploi
et des revenus pour la population la plus pauvre;
Augmenter les revenus des
groupes pauvres;
Améliorer l'infrastructure
économique et sociale;
Satisfaire les besoins de
base de la population.
45. La DIGEDECOM ne bénéficie pas d'une bonne image
dans la communauté, en raison de sa forte politisation et de sa gestion
inefficace au cours des dernières années de la décennie antérieure, si
bien qu'elle ne bénéficie pas d'un appui décidé de la part du gouvernement
actuel. Le Fonds d'urgence sociale (FES) a commencé ses activités le 24 octobre 1990,
avec un appui financier du PNUD, et a exécuté un certain nombre de projets
estimés nécessaires par les communautés elles‑mêmes. Il est actuellement
en négociation avec la BID pour un prêt d'environ 50 millions de dollars,
destiné au développement social et à la création d'emplois. Cela pose un problème
de coordination difficile entre les deux institutions qui poursuivent les
mêmes objectifs.
46. Les lignes principales de la politique de logement
définie par le Ministère du logement, sont ainsi résumées, dans un document
intitulé "Bref aperçu des politiques de logement", publié en avril 1995 :
Susciter, mettre en oeuvre,
faciliter et promouvoir la production de logements, principalement pour les
groupes à faible revenu, avec le concours du secteur privé;
Réduire le coût des matériaux
de construction de base, en diminuant les normes et les spécifications d'urbanisation
pour la construction de logements, pour que le secteur privé puisse produire
et financer des logements à moindre coût, accessibles à une proportion plus
importante des groupes les plus pauvres du pays;
Fournir, pour les unités
de logement du Ministère, des logements dignes, d'une surface minimum de 42 m2;
Etablir des mécanismes pour
faciliter l'obtention de prêts qui incitent à l'autogestion pour participer
à l'amélioration de la qualité de vie de la population;
Faciliter l'approbation
de plans d'urbanisation, en établissant un guichet unique pour les projets
de logements d'intérêt social.
C. Exemples
concrets de problèmes de logement
San Miguelito
47. Le peuplement de ce qui était, à l'origine,
un simple hameau a commencé au début des années 50, par un petit groupe
de 20 familles qui vivaient dans des conditions infra‑humaines;
puis il est devenu un quartier, dont les habitants restaient très défavorisés.
A force de témérité et de luttes, les habitants ont obtenu la création
du district spécial de San Miguelito, par un décret du 30 juillet 1970,
du général Omar Torrijos. La première assemblée de la communauté
a été élue en août 1970 et a désigné des représentants dans 15 zones.
Progressivement, et par occupations successives de terrains, San Miguelito
est devenue une ville très importante, dont la population approche actuellement
les 400 000 habitants.
48. A l'intérieur de San Miguelito, qui
occupe un territoire très important, existent des zones d'habitat relativement
confortables, et d'autres qui restent très précaires. C'est le cas de la communauté
de Santa Librada, que la mission a visitée. La communauté,
qui compte environ 3 000 personnes, dont 500 enfants,
se plaint de trois problèmes essentiels : l'absence d'eau potable, l'absence
d'une voie de pénétration permettant de desservir les logements et l'absence
d'école. Le gouvernement envisage de créer un projet, financé par un
prêt du Fonds d'urgence sociale (FES). Mais le problème essentiel, ici
comme dans de nombreuses autres communautés, est celui de la légalisation
de la possession du terrain. Une grande incertitude règne sur le prix à payer.
Le Ministère du logement a indiqué à la mission que les titres de propriété
seraient donnés cette année. Les prêts sont accordés au taux de 8 %,
qui reste très élevé par rapport au taux normal pratiqué par les banques (9 %).
La ville de Colón et ses
environs
49. Elle présente une situation critique déjà très
ancienne. Au centre de la ville, subsistent des "maisons condamnées",
vieilles bâtisses délabrées, en bois, totalement insalubres. Elles sont
progressivement détruites, et les habitants sont relogés, parfois très loin
du centre, et donc loin des sources de travail.
50. Souvent, les habitants ont utilisé des méthodes
dites d'"autoconstruction", avec l'appui d'ONG ou des aides extérieures,
à des prix plus compétitifs que les constructions faites au moyen de fonds
publics. Une majorité des habitants craint l'expulsion sans solution
concrète de rechange, ce qui crée une tension assez vive. Les représentants
des communautés souhaitent tous que s'établisse une concertation permanente
avec des représentants du gouvernement.
51. Il n'existe pas, à l'heure actuelle, de plan
général d'urbanisation de cette zone, où de nombreuses maisons doivent
être détruites, à court ou à moyen terme.
52. La mission a visité, non loin de Colón,
deux communautés situées dans la "zone restituée" (area
revertida) : Sagrada Resurrección et Vista Alegre 2. Elles présentent
des problèmes relativement différents, mais une similitude : l'absence
de titre de propriété.
53. La communauté Sagrada Resurrección, prévue pour
537 familles, dont 189 habitent déjà le site non encore complètement
terminé, ne bénéficie pas encore de titres de propriété et ne connaît pas
le prix exact qui sera demandé. Il existe une convention avec la Caisse
d'épargne, qui aurait toutefois vendu certaines terres à la Société Colón
Internacíonal; un conflit subsiste depuis lors, qui crée un climat de tension.
La communauté a beaucoup investi de travail personnel pour contribuer
à la viabilité du quartier et souhaite arriver à un accord avec le Ministère.
54. La communauté Vista Alegre 2 est beaucoup
plus petite et souffre également de l'absence de légalisation de l'occupation
du terrain, qui était considéré propriété de la Banque hypothécaire nationale,
mais appartient en réalité à un particulier. Trente‑six familles
restent à l'écart de la permutation envisagée et, ici aussi, un procès est
en cours et une solution globale doit être trouvée.
Les communautés de Felipillo,
Alto del Llano, Chorrillito et Nueva Esperanza
55. Dans la première, non terminée, se trouvent
environ 300 familles, dépourvues de titre de propriété. Elles se heurtent
à plusieurs problèmes : absence de titre de propriété, difficultés relatives
à l'eau et à l'électricité, prix des terrains.
56. Ici aussi, les habitants ont contribué à l'aménagement,
mais se plaignent de l'absence d'un centre de santé et d'une école, de l'éloignement
des sources de travail, de problèmes de transport et de sécurité.
57. Certains logements ont des dimensions inacceptables
(13,50 m2) et les habitants y vivent dans des conditions de
surpeuplement qui causent de graves difficultés, notamment pour la santé des
enfants.
Le problème spécifique du
quartier "El Chorrillo", à la suite de l'invasion américaine en
décembre 1989
58. Les bombardements, puis les destructions ou
incendies qui se sont produits dans les jours suivants ont affecté environ
20 000 personnes. Le quartier le plus touché a été celui d'El Chorrillo,
où plusieurs immeubles ont été totalement détruits, ce qui a obligé les habitants
à se reloger, souvent très loin de leur ancien logement; d'autres édifices
ont souffert de graves dégâts, qui subsistent encore : infiltrations
d'eau, mauvais fonctionnement des ascenseurs, dégradation des toilettes, des
parties communes des immeubles, etc.
59. Certaines reconstructions faites rapidement
après l'invasion dans le même quartier présentent de graves inconvénients :
appartements très sombres, sans ventilation, sans véritables fenêtres
et n'offrant pas des conditions de vie digne.
60. D'autres relogements ont été effectués à une
grande distance du centre de la ville : c'est le cas de la communauté
Santa Eduviges, construite au moyen d'un prêt de l'AID. Le coût de chaque
logement a été de 6 500 dollars. Les habitants, qui viennent
tous du quartier d'El Chorrillo, se plaignent de l'éloignement de toute
source de travail et des frais de transport. Ils se sentent isolés, dans un
quartier sans vie, non encore terminé, où subsistent des problèmes d'écoulement
des eaux usées, d'électricité et de communication. De plus, les toits
des maisons sont constitués de matériaux insalubres, qui engendreraient
des risques de cancer.
61. Il convient de noter que le montant de l'apport
des Etats‑Unis pour le programme de logements d'urgence qui a suivi
l'intervention de décembre 1989 est très difficile à déterminer.
62. Selon un rapport du Ministère du logement du 21 janvier 1992,
le Gouvernement du Panama a négocié avec celui des Etats‑Unis
un financement destiné à réparer les dommages causés par les actions militaires
et deux conventions (525‑0300 et 525‑0302) ont été signées
en 1990, selon lesquelles une aide de 42 625 400 dollars
était accordée par les Etats‑Unis, dont la moitié devait être utilisée
pour le "plan Chorrillo". Le Gouvernement du Panama aurait
apporté, pour le plan Chorrillo, une somme complémentaire de 3 283 000 dollars
et l'AID aurait employé des fonds propres d'un montant de 1,9 million
de dollars pour l'entretien du Campement d'Albrook et autres.
63. Le chiffre officiel des familles susceptibles
de bénéficier de l'aide financière prévue par les conventions est de 2 723
(soit environ 13 500 personnes).
64. Ces éléments ont été contestés par des ONG et
par un grand nombre de citoyens du Panama. Le 10 mai 1993,
300 d'entre eux ont déposé une plainte devant la Commission interaméricaine
des droits de l'homme, qui a admis 285 cas, après que la Cour suprême
des Etats‑Unis eut rejeté l'ensemble des demandes qui lui avaient
été soumises. L'instruction de ces plaintes est toujours en cours, et un certain
nombre de témoins ont déjà été entendus.
65. Le gouvernement actuel indique que les dossiers
concernant l'aide américaine ne sont plus en sa possession; il conviendrait
de savoir si le montant total allégué a été réellement et totalement
attribué, et dans quelles conditions.
Le cas particulier des territoires
indigènes
66. Plusieurs expulsions avaient été signalées au
Comité par des ONG sur le territoire occupé par les indigènes Ngöbe‑Buglé :
le cas de Puente Blanco, dans la province de Bocas del Toro,
le cas de Campo Alegre, dans la province de Chiriquí, notamment.
67. Il était prévu que la mission se rende sur place,
à la fois pour voir les sites et s'entretenir avec les populations autochtones.
Un conflit ayant éclaté entre une société minière qui veut mettre en exploitation
des mines en territoire Ngöbe‑Buglé
et les populations indigènes, le gouvernement a estimé que la mission
ne devait pas se rendre dans les provinces de Bocas del Toro et Chiriquí
pour des motifs de sécurité. Les membres de la mission l'ont regretté,
car les communautés les attendaient, et plusieurs personnes avaient fait de
longs déplacements pour les rencontrer. La mission a finalement pu se
réunir dans la capitale avec les Caciques des différentes communautés, qui
lui ont fait part de leurs difficultés.
68. Les provinces de Bocas del Toro, Chiriquí
et Veraguas sont sans doute les plus pauvres du pays et les communautés
autochtones constituent les populations les plus défavorisées, vivant dans
des conditions d'extrême pauvreté et d'insécurité juridique touchant la possession
de leurs terres. Leur revendication essentielle, qu'elles nous ont exposée
dans un langage simple et souvent très poétique, est celle de la délimitation
de leur territoire (la Comarca), pour laquelle elles luttent depuis les
années 60.
69. Les autochtones vivent d'une agriculture de
subsistance et affrontent de sérieuses difficultés écologiques, en particulier
des problèmes d'érosion de la terre. L'incursion des sociétés minières dans
la région et leur désir de mettre en exploitation le sous‑sol sans grande
préoccupation pour les dommages causés aux communautés Ngöbe‑Buglé est
la source de conflits qui risquent de devenir sérieux si des mesures
ne sont pas prises rapidement.
70. Le congrès général du peuple Ngöbe‑Buglé,
qui a réuni plus de 5 000 autochtones en mars 1995, a fait
part de sa revendication essentielle, qui est le traitement en urgence de
l'avant‑projet de loi qui crée la "Comarca Ngöbe‑Buglé";
il a également sollicité la mise en oeuvre des ressources médicales nécessaires
et demandé la ratification de la Convention No 169 de l'OIT.
Il a dénoncé la prolifération des activités minières qui menacent leur
survie et demandé la mise en place d'une concertation. Enfin, il s'est
opposé à toute expulsion, menace ou intimidation de la part des propriétaires
terriens.
II. OBSERVATIONS ET
RECOMMANDATIONS ADOPTEES PAR LE COMITE
71. Si l'on considère que Panama est un pays d'environ
2,5 millions d'habitants, avec une moyenne de 4 à 5 personnes
par famille, et avec un déficit en logements qui oscille entre 200 000
et 250 000 unités, selon les estimations de hauts fonctionnaires
gouvernementaux, on se rend compte que le problème du logement affecte
presque un tiers de la population.
72. L'incapacité du gouvernement antérieur (1989‑1994)
à traiter sérieusement et efficacement le problème a été aggravé ensuite par
une politique d'expulsions forcées et la construction de logements inadaptés.
73. Le gouvernement actuel a récemment engagé des
actions et des programmes qui démontrent son souci de satisfaire la demande
de logements. Les fonctionnaires du secteur social, chargés de formuler
et de mettre en oeuvre cette politique ont mesuré la nature et l'ampleur
du problème, ses répercussions sur le plan des droits de l'homme et la
nécessité de le traiter en accord avec les communautés intéressées.
74. En ce sens, les solutions appliquées unilatéralement,
dans des quartiers comme El Chorrillo ou El Cerezo, contrastent
avec celles qui sont le produit de la concertation entre le gouvernement et
les groupes intéressés, comme dans la commune d'Arraiján. La politique de
simplification administrative qui a commencé avec la mise en place de "guichets
uniques" en est une illustration, car elle accélère l'approbation des
plans d'urbanisation et des projets de logements sociaux.
75. L'activité du gouvernement est toutefois tempérée
par l'absence d'un plan national d'aménagement du territoire et d'un plan
national du logement. Un inventaire complet des ressources et des demandes
devrait lui permettre de mieux fixer ses objectifs et ses programmes.
76. Néanmoins, la prise de conscience du problème,
un certain nombre d'initiatives prises pour chercher des solutions, comme
le projet de loi présenté par un parlementaire le 4 avril 1995
déclarant d'intérêt social la construction de logements populaires et
interdisant la construction de logements d'une superficie inférieure à 36 m2,
la volonté affirmée de ne plus procéder à des expulsions forcées sont des
signes très positifs.
77. Malheureusement, l'ampleur du problème, la persistance
de quelques expulsions fin 1994, l'importance donnée au secteur privé au détriment
des institutions publiques, la prise en compte parfois insuffisante des
aspirations des communautés et de leurs réalisations restent préoccupantes.
78. Le Comité remercie le gouvernement des efforts
accomplis pour faciliter le dialogue avec lui, en acceptant qu'une mission
se rende à Panama, en mettant à sa disposition tous les moyens susceptibles
de lui permettre de s'acquitter de sa tâche, en lui donnant accès à tous les
documents utiles, à tous les lieux affectés par des problèmes de logement
et en facilitant le dialogue avec la société civile. Il se félicite également
de la présence d'une délégation panaméenne lors de l'examen du rapport
de Panama au cours de sa douzième session.
79. A la lumière des considérations qui précèdent,
le Comité recommande au Gouvernement panaméen :
i) D'accélérer les études pour établir un plan national de logement
social qui tienne compte des besoins de l'ensemble des communautés, définisse
les objectifs à atteindre, désigne les responsables du plan, fixe un calendrier
sur cinq ans, détermine et utilise les ressources disponibles. Les travaux
réalisés actuellement par les autorités de la région interocéanique constituent
à cet égard un solide point de départ;
ii) D'accélérer le processus législatif pour délimiter la Comarca de la
population autochtone des Ngöbe‑Buglé dans les provinces de Bocas
del Toro, Chiriquí et Veraguas et de suspendre l'exploitation minière en attendant
une concertation avec les populations intéressées;
iii) De mettre fin à la pratique gouvernementale des expulsions forcées,
dans les zones autochtones comme dans l'ensemble du pays, conformément à l'article 11
du Pacte et à l'Observation générale No 4 du Comité;
iv) D'envisager, comme le demandent les communautés autochtones, la ratification
de la Convention No 169 de l'OIT;
v) D'appuyer le projet de loi déjà déposé prévoyant que le logement
social ne peut être inférieur à 42 m2;
vi) D'accorder la priorité aux programmes de réhabilitation et de construction
de logements pour les groupes sociaux qui, depuis plusieurs années, vivent
dans des conditions notoirement insuffisantes et réclament un logement digne.
C'est le cas de plusieurs édifices du quartier El Chorrillo, détruits
par l'invasion américaine, et des maisons condamnées de Colón et de la capitale;
vii) De prendre en compte les demandes des groupes qui ont été réinstallés
dans des logements dont la construction ne respecte pas les normes minimales
de sécurité et d'hygiène.
viii) D'institutionnaliser sa politique de concertation, par la mise
en place d'instances permanentes de consultation sur les politiques et de
concertation sur les actions et les programmes, en incorporant à ces instances
les ONG qui promeuvent et défendent le droit au logement et les organisations
de "Pobladores", qui vivent directement le problème;
ix) Accélérer et étendre la politique de régularisation des titres de
propriété, en accordant plus de ressources financières et humaines à ces programmes
et en étudiant les mesures administratives qui peuvent les faciliter;
x) Accorder une priorité à l'investissement de l'Etat dans la construction
de logements sociaux et dans l'aide à la production de logements réalisée
par le secteur social, en ne laissant pas la totalité de l'initiative
au secteur privé;
xi) Mettre en place un instrument de collecte et d'analyse de données
statistiques fiables sur la situation du logement dans le pays (nombre de
personnes sans logement, de logements inadéquats ou dépourvus des services
de base, de logements sociaux construits, etc.) pour permettre au Comité
de connaître l'évolution du respect du droit au logement à Panama.
80. Le Comité souhaite que le Gouvernement
du Panama le tienne informé du suivi de ses recommandations sur le droit
au logement lors de la présentation du troisième rapport périodique attendu
pour le 30 juin 1995.
81. Enfin, le Comité recommande que le Haut Commissaire
aux droits de l'homme charge le Centre pour les droits de l'homme de mettre
en place des services consultatifs, demandés par le Gouvernement du Panama,
en coordination avec les institutions spécialisées de l'ONU déjà implantées
au Panama, comme le PNUD, Habitat et la Banque interaméricaine de
développement, ainsi que les institutions financières internationales, à savoir
le FMI et la Banque mondiale.
82. Le Comité demande aussi que le Haut Commissaire
fasse connaître la teneur du présent rapport au Gouvernement panaméen
lors du voyage qu'il doit faire au Panama en juin 1995.
Notes
Annexe I
PROGRAMME DE TRAVAIL
MISSION D'ASSISTANCE TECHNIQUE
DU COMITE DES DROITS ECONOMIQUES,
SOCIAUX ET CULTURELS AU
PANAMA
16‑22 avril 1995
Dimanche 16 avril
Réunion avec des fonctionnaires
du Ministère du logement et du Ministère des relations extérieures
Réunion avec des représentants
d'organisations non gouvernementales
Lundi 17 avril
8 h 30 Accueil par le Ministre du logement, M. Francisco Sánchez Cardenas
9 h 30 Réunion avec les autorités de San Miguelito et visite des
sites de projets de logement Santa Librada, Cerro Batea, Roberto Duran
14 h 30 Réunion avec les représentants d'organismes et d'institutions des Nations Unies
au Panama et en Amérique centrale (PNUD, Habitat, OIT, FNUAP)
18 h 30 Réunion avec les représentants de la Commission nationale des droits
de l'homme (CONADEHUPA) et du Centre de formation sociale
Mardi 18 avril : Colón
8 h 45 Réunion avec les représentants de l'office régional du Ministère
du logement
10 heures Réunion avec Mgr Ariz, évêque de Colón
11 heures Réunion avec les autorités : Gouverneur de la province de Colón,
maire du district de Colón et divers membres du Conseil technique
13 h 30 Réunion avec les dirigeants de l'Association des habitants du quartier
de la Sagrada Resurrección
14 h 45 Réunion avec les représentants du quartier de Vista Alegre No 2
15 h 30 Visite de quartiers situés dans la zone restituée
Mercredi 19 avril
8 heures Visite des secteurs de la ville de Panama touchés
par les expulsions : Felipillo, Santa Eduviges, Renta 5, Edificio Galvez,
Chorrillo, Santa Ana. Entrevues avec les représentants des associations de
quartiers de ces secteurs
16 heures Réunion avec le Président du Cabinet des affaires sociales, avec
le Ministre de la santé, Mme Aída Libia Moreno, et avec
d'autres hauts fonctionnaires du Cabinet des affaires sociales
Jeudi 20 avril
8 heures Réunion avec les dirigeants de la Chambre panaméenne du bâtiment
(CAPAC)
9 heures Réunion avec les dirigeants de la Banque hypothécaire (Banco Hipotecario
Nacional) : M. Winston R. Welch, directeur général
10 heures Réunion avec les membres de la Commission du logement et de la Commission
des droits de l'homme de l'Assemblée législative :
M. Abelardo E. Antonio, président
M. José del C. Serracín, vice-président
M. Alberto Magno Castillero, secrétaire
M. Victor López, membre de la Commission
M. Donato Rosales, membre de la
Commission
M. Leopoldo Benedetti, membre de
la Commission
M. Marco As. Ameglio, membre de
la Commission
M. Rogelio Sánchez Tack, conseiller
M. Lucasa Zarak, président
M. Miguel Sánchez, membre de la
Commission
11 heures Visite d'Arraiján, de la Chorrera et de Los Cerezos
Réunion avec des représentants de la Fondation Frederick
Ebert, accompagnés par le vice‑ministre Rogelio Paredes Robles et par
des spécialistes du Ministère du logement
16 heures Réunion avec les membres de la Commission des affaires autochtones
de l'Assemblée législative : M. Montesuma, président, M. Rogelio Alba
et d'autres membres
19 heures Réunion avec les autorités autochtones du pays et avec les représentants
de la Coordination nationale des peuples autochtones (Coordinadora Nacional
de Pueblos Indígenas (CONAPIP))
Vendredi 21 avril
9 heures Réunion avec les autorités de la région interocéanique (ARI)
9 h 30 Réunion avec M. Omar Jaem Suárez, vice-ministre des relations
extérieures et avec M. Oscar Ceville, directeur général du Département
des organisations internationales du même ministère
11 h 15 Réunion avec les autorités du Ministère du logement
Réunion avec M. A. Antorio Ducreux, vice-ministre du
travail et de la protection sociale
13 heures Réunion avec M. José Antonio Sossa, procureur général de la nation
14 heures Réunion avec les représentants d'organisations non gouvernementales
sous la coordination de la Commission nationale des droits de l'homme
(CONADEHUPA), du Centre de formation sociale (CCS) et de Mme Irene Perurena,
conseillère extérieure du Président en matière de droits de l'homme
15 h 30 Réunion avec les représentants du Bureau du PNUD au Panama
16 h 30 Réunion avec les recteurs des universités panaméennes :
M. Gustavo
García de Paredes, Universidad de Panamá
M. Jorge Luisquiros
Ponce, Florida State University
M. Stanley
Muschett, Universidad Santa María La Antigua
M. Joaquín
Villar-García, Columbus University
M. Héctor Montemayor,
Universidad tecnológica
M. Pablo Mitchelsen,
Universidad del Istmo
M. Laurentino
Gudiño, Universidad Interamericana de
Educación a distancia
M. Hermann
Castro, Universidad latinoamericana de ciencias
y tecnología
M. Plutarco
Arrocha, Instituto superior de administración
de empresa
Mme Zonia de
Smith, Universidad Latina de Panamá
M. Nelson Riquelme,
Universidad Abierta y a distancia
de Panamá
M. Martin C.
Taylor, Centro de Estudios de Panamá Nova
Southeastern University
Mme Lucrecia
Herrera C., Universidad de la Paz
M. William
Salom, Universidad Interamericana de Panamá
M. Jorge Laurencena
Mme Glorieta
H. de Rengifo, vice-administratrice,
Universidad de Panamá
M. Reinaldo
Barris Marín, Universidad de la Paz
18 h 30 Réunion d'évaluation avec les organisations
non gouvernementales, le Centre de formation sociale (CCS) et CONADEHUPA,
ainsi qu'avec Mme Irene Perurena, attachée de liaison du Président
avec les organisations non gouvernementales
Annexe II
PART DU SECTEUR DU BATIMENT DANS LE PIB
1970‑1993
(en millions de balboas de 1970)
Année |
Valeur ajoutée dans le
bâtiment |
PIB réel |
Bâtiment/PIB (%) |
1970 |
68,2 |
1 016,3 |
6,71 |
1971 |
85,0 |
1 113,9 |
7,63 |
1972 |
87,0 |
1 165,3 |
7,47 |
1973 |
99,6 |
1 228,3 |
8,11 |
1974 |
87,9 |
1 258,1 |
6,99 |
1975 |
96,9 |
1 278,2 |
7,58 |
1976 |
99,6 |
1 299,1 |
7,67 |
1977 |
73,8 |
1 313,6 |
5,62 |
1978 |
102,5 |
1 442,4 |
7,11 |
1979 |
102,4 |
1 507,1 |
6,79 |
1980 |
124,3 |
1 736,4 |
7,16 |
1981 |
128,3 |
1 806,7 |
7,10 |
1982 |
154,7 |
1 907,0 |
8,11 |
1983 |
106,4 |
1 918,5 |
5,55 |
1984 |
87,9 |
1 910,2 |
4,60 |
1985 |
87,9 |
2 000,4 |
4,39 |
1986 |
94,5 |
2 067,0 |
4,57 |
1987 |
91,9 |
2 117,0 |
4,34 |
1988 |
36,1 |
1 786,7 |
2,02 |
1989 |
23,9 |
1 779,2 |
1,34 |
1990 |
33,2 |
1 863,1 |
1,78 |
1991 |
72,7 |
2 039,4 |
3,56 |
1992 |
113,0 |
2 212,9 |
5,11 |
1993 |
148,6 |
2 332,3 |
6,37 |
Source : Contrôlerie générale
de la République.
Annexe III
REPARTITION DES INVESTISSEMENTS DANS LE BATIMENT
1970‑1993
Année |
Investissement total dans
le bâtiment |
Investissement dans les
logements |
Investissement dans d'autres
bâtiments |
Investissement dans d'autres
travaux publics |
1970 |
148,4 |
54,4 |
48,4 |
45,6 |
1971 |
187,8 |
70,9 |
64,2 |
52,7 |
1972 |
203,1 |
74,1 |
65,9 |
63,1 |
1973 |
229,0 |
99,4 |
58,1 |
71,5 |
1974 |
183,3 |
46,5 |
62,2 |
74,6 |
1975 |
209,4 |
44,5 |
70,0 |
94,9 |
1976 |
201,8 |
32,2 |
36,8 |
132,8 |
1977 |
140,1 |
44,8 |
40,9 |
54,4 |
1978 |
192,6 |
44,0 |
58,7 |
89,9 |
1979 |
185,4 |
42,6 |
82,7 |
60,1 |
1980 |
224,0 |
37,0 |
87,2 |
99,8 |
1981 |
248,6 |
42,8 |
82,3 |
123,5 |
1982 |
289,3 |
41,4 |
80,2 |
167,7 |
1983 |
203,1 |
39,6 |
73,4 |
90,1 |
1984 |
167,1 |
43,1 |
48,6 |
75,4 |
1985 |
159,6 |
60,8 |
57,0 |
41,8 |
1986 |
174,9 |
66,7 |
60,6 |
47,6 |
1987 |
170,9 |
67,3 |
69,9 |
33,7 |
1988 |
66,3 |
23,9 |
26,5 |
15,9 |
1989 |
45,0 |
12,1 |
17,7 |
15,2 |
1990 |
57,0 |
14,2 |
33,6 |
9,2 |
1991 |
129,2 |
30,6 |
61,5 |
37,1 |
1992 |
200,3 |
49,9 |
98,1 |
52,3 |
1993 |
258,4 |
90,7 |
111,5 |
56,2 |
Source : Contrôlerie générale
de la République.
Annexe IV
VOLUME DES INVESTISSEMENTS DANS LE BATIMENT
District de Panama
Année |
1985 |
1987 |
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
Janvier |
12 686 040 |
14 747 990 |
548 720 |
11 367 455 |
6 509 035 |
19 298 325 |
19 333 427 |
10 717 015 |
Février |
6 779 423 |
13 662 415 |
2 644 325 |
5 248 734 |
9 281 150 |
6 013 895 |
18 725 327 |
38 924 944 |
Mars |
13 805 008 |
11 593 437 |
1 624 680 |
15 707 187 |
15 342 274 |
18 255 786 |
18 575 567 |
11 080 633 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1er trimestre |
33 270 471 |
40 003 842 |
4 817 725 |
32 323 376 |
31 132 459 |
43 568 006 |
56 634 321 |
60 722 592 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Taux de croissance pour l'année 1995 |
82,51 % |
51,79 % |
1 160,40 % |
87,86 % |
95,05 % |
39,37 % |
7,22 % |
|
Service du conseiller économique, CAPAC (Caisse panaméenne
du bâtiment). D'après les chiffres
de la municipalité du district de Panama.
Annexe V
CHAMBRE PANAMEENNE DU BATIMENT
DIRECTION ECONOMIQUE
CONSTRUCTIONS REALISEES DANS LE DISTRICT DE PANAMA
1985 |
1986 |
1987 |
1988 |
1989 |
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
12 686 040 |
8 218 460 |
14 747 990 |
3 727 089 |
1 015 570 |
548 720 |
11 367 455 |
6 509 035 |
19 298 325 |
19 333 427 |
10 717 015 |
6 779 423 |
10 296 665 |
13 662 415 |
7 793 335 |
955 915 |
2 644 325 |
5 248 734 |
9 281 150 |
6 013 895 |
18 725 327 |
38 924 944 |
13 805 008 |
14 326 080 |
11 593 437 |
579 395 |
1 015 190 |
1 624 680 |
15 707 187 |
15 342 274 |
18 255 786 |
18 575 567 |
11 080 633 |
6 382 807 |
5 569 955 |
19 038 740 |
267 781 |
1 360 820 |
1 982 355 |
12 198 151 |
14 135 205 |
24 680 610 |
42 641 283 |
|
14 794 730 |
11 353 471 |
12 092 434 |
829 440 |
721 045 |
2 838 985 |
7 407 185 |
17 773 701 |
27 044 613 |
19 873 057 |
|
26 100 600 |
52 154 275 |
25 726 097 |
530 015 |
646 510 |
4 188 105 |
7 176 200 |
7 242 210 |
34 089 930 |
39 618 122 |
|
9 469 435 |
5 367 515 |
13 876 860 |
2 452 005 |
1 384 590 |
8 842 545 |
11 302 770 |
20 836 275 |
33 888 860 |
25 804 099 |
|
5 173 100 |
8 412 885 |
9 031 105 |
2 341 060 |
825 020 |
3 033 110 |
15 409 220 |
13 380 737 |
17 501 185 |
22 954 404 |
|
9 943 458 |
7 001 755 |
6 065 790 |
1 332 725 |
1 028 780 |
3 542 620 |
6 004 785 |
22 174 809 |
38 629 245 |
18 235 673 |
|
8 960 660 |
12 942 588 |
9 974 505 |
752 310 |
640 105 |
6 078 630 |
14 619 175 |
24 969 008 |
17 130 945 |
23 313 935 |
|
7 381 320 |
5 104 511 |
10 779 495 |
2 665 050 |
1 341 650 |
6 739 238 |
6 744 029 |
7 899 945 |
9 647 230 |
10 252 090 |
|
5 929 340 |
8 714 011 |
9 615 875 |
9 329 405 |
1 444 190 |
3 006 440 |
7 422 935 |
10 976 050 |
38 273 385 |
22 247 972 |
|
127 405 921 |
149 462 171 |
156 204 743 |
32 599 610 |
12 379 385 |
45 069 753 |
120 607 826 |
170 520 399 |
284 454 009 |
281 574 956 |
60 722 592 |
Annexe VI
UNITES DE LOGEMENT REALISEES PAR
LE MINISTERE DU LOGEMENT, SELON LA RUBRIQUE DU PROGRAMME ET L'ANNEE
|
|
PROGRAMME |
|||||||
Année |
Total |
Construction de logements (monofamiliaux) |
Rénovation urbaine et appart. (appartements) |
Amélioration de l'habitat (prêts/achat de matériaux) |
Parcelles viabilisées |
Bornage et légalisation (occupations légalisées) |
Logements communautaires (baraquements) |
Réhabilitation de maisons (autrefois condamnées) |
N.O.O. */ (Terrains de l'Etat avec autoconstruction) |
Total |
86 534 |
23 879 |
7 890 |
20 230 |
8 408 |
13 991 |
1 352 |
8 632 |
2 152 |
1973 |
206 |
26 |
180 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1974 |
991 |
39 |
952 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1975 |
1 119 |
527 |
592 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1976 |
4 381 |
2 731 |
1 650 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1977 |
5 890 |
5 890 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1978 |
3 637 |
3 637 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1979 |
2 381 |
2 381 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1980 |
870 |
424 |
96 |
0 |
350 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1981 |
1 077 |
1 022 |
0 |
0 |
38 |
17 |
0 |
0 |
0 |
1982 |
3 292 |
1 717 |
972 |
0 |
603 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1983 |
4 371 |
1 553 |
622 |
915 |
273 |
287 |
721 |
0 |
0 |
1984 |
8 817 |
698 |
316 |
2 055 |
3 702 |
1 292 |
186 |
568 |
0 |
1985 |
9 849 |
834 |
384 |
2 568 |
170 |
2 355 |
40 |
3 498 |
0 |
1986 |
4 502 |
57 |
288 |
2 008 |
92 |
1 867 |
190 |
0 |
0 |
1987 |
6 788 |
1 185 |
360 |
1 286 |
2 700 |
884 |
116 |
257 |
0 |
1988 |
7 684 |
0 |
0 |
509 |
10 |
3 106 |
59 |
4 000 |
0 |
1989 |
1 464 |
9 |
0 |
0 |
420 |
840 |
40 |
155 |
0 |
1990 |
2 996 |
43 |
0 |
0 |
50 |
597 |
0 |
154 |
2 152 |
1991 |
732 |
124 |
198 |
410 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1992 |
7 237 |
438 |
742 |
4 891 |
0 |
1 166 |
0 |
0 |
0 |
1993 |
8 250 |
544 |
538 |
5 588 |
0 |
1 580 |
0 |
0 |
0 |
Source : Ministère du logement, Direction générale de la planification
et du budget.
*/ Nouvelles occupations
organisées.
Annexe VII
DIRECTION GENERALE DE LA PLANIFICATION ET DU BUDGET
DEPARTEMENT DE LA PLANIFICATION
DEFICIT DE LOGEMENTS PAR PROVINCE SELON LE REVENU MENSUEL DU MENAGE :
ANNEE 1990
Revenu mensuel du ménage (en balboas) |
Total |
Pourcentage |
Bocas del Toro |
Coclé |
Colón |
Chiriquí |
Darién |
Herrera |
Los Santos |
Panama |
Veraguas |
Total |
237 724 |
|
7 559 |
16 949 |
18 209 |
36 492 |
4 730 |
10 224 |
10 436 |
113 774 |
19 351 |
Pourcentage |
|
100 |
3,18 |
7,13 |
7,66 |
15,35 |
1,99 |
4,30 |
4,39 |
47,86 |
8,14 |
Moins de 100 |
67 969 |
28,59 |
2 570 |
7 707 |
4 869 |
12 155 |
2 952 |
4 261 |
4 293 |
18 124 |
11 038 |
100-124 |
11 272 |
4,74 |
293 |
1 051 |
783 |
2 452 |
246 |
671 |
732 |
4 073 |
971 |
125-174 |
16 868 |
7,10 |
467 |
1 432 |
1 358 |
3 332 |
261 |
855 |
950 |
6 895 |
1 318 |
175-249 |
23 328 |
9,81 |
704 |
1 581 |
1 848 |
4 109 |
280 |
1 025 |
1 062 |
11 275 |
1 444 |
250-399 |
34 943 |
14,70 |
1 284 |
1 937 |
2 772 |
5 532 |
416 |
1 233 |
1 262 |
18 864 |
1 643 |
400-599 |
28 733 |
12,09 |
974 |
1 395 |
2 316 |
3 832 |
249 |
945 |
919 |
16 861 |
1 242 |
600-799 |
16 974 |
7,14 |
579 |
731 |
1 435 |
1 916 |
132 |
449 |
452 |
10 649 |
631 |
800-999 |
10 806 |
4,54 |
270 |
420 |
890 |
1 095 |
79 |
286 |
264 |
7 100 |
402 |
1 000 et au-dessus |
26 831 |
11,29 |
418 |
695 |
1 938 |
2 069 |
115 |
499 |
502 |
19 933 |
662 |
-----
Le peuple Ngöbe‑Buglé
est la communauté autochtone numériquement la plus importante du pays,
et représente environ 120 000 personnes.