COMITÉ DES DROITS ÉCONOMIQUES,
SOCIAUX ET CULTURELS
Trente et unième session
10-28 novembre 2003
EXAMEN DES RAPPORTS PRÉSENTÉS PAR LES ÉTATS PARTIES
CONFORMÉMENT AUX ARTICLES 16 ET 17 DU PACTE
Observations finales du Comité des droits économiques, sociaux et culturels
Fédération de Russie
1. Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels a examiné le quatrième
rapport périodique de la Fédération de Russie sur l'application du Pacte international
relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (E/C.12/4/Add.10) à ses
41e, 42e et 43e séances, tenues les 17 et 18 novembre 2003 (voir E/C.12/2003/SR.41
à 43), et a adopté, à sa 56e séance, le 28 novembre 2003 (voir E/C.12/2003/SR.56)
les observations finales ci-après.
A. Introduction
2. Le Comité prend note avec satisfaction du quatrième rapport périodique
soumis par l'État partie qui, de façon générale, a été établi conformément
à ses directives. Il se félicite des réponses écrites complètes à la liste
des points à traiter ainsi que des renseignements supplémentaires fournis
par écrit au cours du débat.
3. Le Comité se félicite du dialogue franc et constructif qu'il a eu avec
la délégation de haut niveau envoyée par l'État partie.
B. Aspects positifs
4. Le Comité note avec satisfaction que la Cour constitutionnelle continue
d'appliquer le Pacte dans ses arrêts.
5. Le Comité se félicite du commentaire de l'État partie concernant un
protocole facultatif se rapportant au Pacte, dans lequel il réaffirme son
appui à l'établissement d'une procédure d'examen de plaintes.
6. Le Comité se félicite de l'adoption de la loi fédérale intitulée «Partis
politiques» qui vise à accroître la participation des femmes à la vie politique.
7. Le Comité accueille avec satisfaction le nouveau Code du travail de
2001, qui assure une meilleure protection contre le travail forcé et la
discrimination en matière de travail et d'emploi.
8. Le Comité se félicite que l'État partie ait ratifié le 25 mars 2003
la Convention de l'OIT no 182 concernant l'interdiction des pires formes
de travail des enfants et l'action immédiate en vue de leur élimination.
C. Facteurs et difficultés entravant l'application du Pacte
9. Le Comité note qu'il n'existe pas de facteurs ni de difficultés d'importance
entravant l'application effective du Pacte en Fédération de Russie.
D. Principaux sujets de préoccupation
10. Le Comité est profondément préoccupé par les mauvaises conditions de vie
qui prévalent en République de Tchétchénie et constate avec regret que l'État
partie ne fournit pas suffisamment d'informations sur la question dans son
rapport. Tout en étant conscient des problèmes liés aux opérations militaires
en cours, le Comité est préoccupé par les problèmes auxquels se heurtent les
habitants de la République de Tchétchénie en ce qui concerne l'accès aux services
de base, notamment de santé et d'éducation.
11. Le Comité est préoccupé par la situation précaire des communautés autochtones
dans l'État partie, qui se répercute sur leur droit à l'autodétermination
garanti par l'article premier du Pacte. Il note que la loi de 2001 sur les
territoires traditionnellement occupés par les peuples autochtones numériquement
peu importants du Nord, de Sibérie et d'Extrême-Orient, qui prévoit la délimitation
des territoires autochtones et la protection des droits fonciers des peuples
autochtones, n'a toujours pas été appliquée.
12. Le Comité est préoccupé par les informations selon lesquelles l'absence
d'enregistrement du lieu de résidence et d'autres documents d'identification
limitent dans la pratique l'exercice de droits concernant notamment le travail,
la sécurité sociale, la santé et l'éducation. Le Comité est aussi préoccupé
par les informations selon lesquelles il est particulièrement difficile
à certains groupes de personnes, notamment les sans-abri et les Roms, d'obtenir
des documents d'identification personnels, y compris sur l'enregistrement
de leur lieu de résidence.
13. Le Comité prend note de la déclaration de la délégation de l'État partie,
selon laquelle tout ancien ressortissant de l'Union soviétique vivant dans
le pays peut échanger sans difficulté son ancien passeport soviétique contre
un passeport de la Fédération de Russie. Toutefois, le Comité s'inquiète
des informations selon lesquelles certains groupes, en particulier les Meskètes
vivant dans le district de Krasnodar, se verraient refuser l'enregistrement
et la reconnaissance de leur nationalité.
14. Le Comité demeure préoccupé par l'inégalité sexiste entre les hommes
et les femmes dans l'État partie, et notamment par la discrimination au
travail, dans la famille et dans la représentation politique.
15. Le Comité demeure préoccupé par les taux de chômage relativement élevés
dans l'État partie, en particulier parmi les jeunes, les femmes, les personnes
proches de la retraite et les handicapés. Il constate avec inquiétude qu'il
existe de fortes disparités régionales, les taux de chômage allant de 32,4
% à 56,5 % dans les neuf régions les plus touchées.
16. Le Comité note avec inquiétude que la situation de l'emploi des handicapés
s'est sensiblement détériorée ces dernières années. À cet égard, le Comité
regrette que deux avantages fiscaux importants, qui incitaient les employeurs
à engager des handicapés et dont le Comité s'était félicité dans ses précédentes
observations finales, aient été supprimés.
17. Le Comité note avec préoccupation que l'économie informelle s'est développée
considérablement et que les migrations illégales de main-d'œuvre sont
très répandues dans l'État partie, ce qui fait qu'un grand nombre de personnes
n'ont pas de protection juridique et sociale.
18. Le Comité demeure préoccupé par le faible niveau des salaires dans
l'État partie, étant donné que l'on estime que 32,8 % des travailleurs perçoivent
un salaire inférieur ou égal au minimum vital. Le Comité note que la situation
est aggravée par le problème persistant des arriérés de salaires. Le montant
peu élevé du salaire minimum est également un sujet de préoccupation, car
il demeure bien en deçà du minimum vital et ne suffit pas pour assurer une
existence décente aux travailleurs et à leur famille (art. 7 et 11 du Pacte).
19. Le Comité demeure préoccupé par la fréquence des accidents du travail
graves dans l'État partie.
20. Le Comité est préoccupé par la différence de salaires entre les hommes
et les femmes et par les conditions de travail des femmes. Il s'inquiète
également du fait que les femmes sont victimes de harcèlement sexuel sur
leur lieu de travail.
21. Le Comité s'inquiète de ce que le Code du travail impose des restrictions
abusives au droit de grève, en exigeant un quorum des deux tiers du nombre
total de travailleurs et l'accord d'au moins la moitié des travailleurs
présents à la réunion qui décide d'une grève.
22. Le Comité demeure préoccupé par l'insuffisance des montants des pensions
et des prestations sociales, tout en notant que le problème des arriérés
de paiement a été réglé.
23. Le Comité est très préoccupé par l'étendue de la traite des personnes
dans l'État partie, et par le manque de statistiques fiables sur le nombre
de personnes victimes de la traite et d'informations sur les cas de poursuites
engagées en vertu de la législation contre la traite en vigueur.
24. Le Comité demeure préoccupé par la fréquence des violences domestiques
et par le fait que les victimes de ces violences ne sont pas protégées de
manière adéquate par la législation en vigueur.
25. Le Comité est préoccupé par les disparités en matière de revenus qui
se sont encore aggravées au cours de la période considérée, et se répercutent
sur le niveau de vie d'une grande partie de la société russe et par le fait
que, malgré une croissance économique soutenue ces dernières années, le
niveau de pauvreté dans l'État partie n'a pas encore été ramené à son niveau
avant 1998. Le Comité est aussi profondément préoccupé de ce que, selon
les chiffres les plus récents (2002), environ 35,8 millions de personnes,
soit 25 % de la population, disposent d'un revenu inférieur au minimum vital.
26. Le Comité demeure préoccupé par le problème des enfants des rues dans
les grandes villes de l'État partie. Le Comité est également vivement préoccupé
par le nombre croissant d'enfants orphelins ou sans protection parentale.
27. Le Comité note avec préoccupation que les sans-abri posent un problème
croissant dans l'État partie.
28. Le Comité est préoccupé par les retards intervenus dans le versement
d'indemnités pour les maisons détruites au cours d'opérations militaires
en Tchétchénie.
29. Le Comité est préoccupé par des informations faisant état de mauvais
traitements imposés aux soldats des forces armées et de leurs conditions
de vie inhumaines, et de ce qu'ils n'auraient pas accès à une alimentation
et à des soins médicaux adéquats.
30. Le Comité est préoccupé par la situation précaire de plus de 100 000
personnes déplacées de Tchétchénie en Ingoushétie. Le Comité souligne à
cet égard qu'à son avis, fermer le camp sous tente sans apporter une autre
solution de logement constituerait une violation du Pacte.
31. Le Comité note avec préoccupation la détérioration générale du niveau
de disponibilité et d'accessibilité des soins de santé dans l'État partie.
Le Comité est également préoccupé du fait que souvent les hôpitaux et cliniques
des régions pauvres ne stockent pas tous les médicaments essentiels, et
que bien que la fourniture de soins médicaux gratuits soit garantie par
la Constitution, de nombreuses cliniques se font payer les soins dispensés,
et demandent aux patients d'acheter les médicaments. En outre, le Comité
est préoccupé du mauvais état de santé des populations autochtones du Nord,
dont l'espérance de vie est inférieure de 15 à 20 ans à la moyenne nationale.
32. Le Comité note que l'État partie ne dispose pas d'une législation fédérale
concernant les droits des patients, notamment en matière de déontologie
et de réparation en cas d'erreur médicale.
33. Le Comité demeure préoccupé par l'incidence élevée de la tuberculose
dans l'État partie, en particulier dans les prisons, en République de Tchétchénie
et dans les régions du Grand Nord, notamment chez les populations autochtones.
34. Le Comité note avec préoccupation la forte augmentation du taux d'infection
par le VIH au cours des trois années précédentes, l'incidence croissante
des infections par le VIH contractées lors de rapports hétérosexuels et
le nombre croissant d'enfants nés de mères séropositives.
35. Le Comité est préoccupé par les taux élevés de mortalité infantile
et maternelle dans l'État partie. Il note en outre que l'avortement pratiqué
dans des conditions dangereuses demeure l'une des principales causes de
mortalité maternelle.
36. Le Comité demeure préoccupé par l'augmentation de la toxicomanie dans
l'État partie.
37. Le Comité demeure préoccupé par les informations selon lesquelles un
grand nombre d'enfants ne vont pas à l'école, à cause des migrations ou
parce que leurs parents sont sans-abri ou les négligent.
E. Suggestions et recommandations
38. Le Comité exhorte l'État partie à allouer suffisamment de fonds au rétablissement
des services de base, en République de Tchétchénie, notamment l'infrastructure
de santé et d'éducation.
39. Le Comité, rappelant le droit à l'autodétermination consacré à l'article
premier du Pacte, exhorte l'État partie à redoubler d'efforts pour améliorer
la situation des peuples autochtones et s'assurer qu'ils ne sont pas privés
de leurs moyens de subsistance. Le Comité encourage aussi l'État partie
à garantir l'application effective de la loi sur les territoires traditionnellement
occupés par les peuples autochtones.
40. Le Comité encourage vivement l'État partie à s'assurer que l'absence
d'enregistrement du domicile et d'autres documents d'identification personnels
ne devienne pas un obstacle à l'exercice des droits économiques, sociaux
et culturels.
41. Le Comité exhorte l'État partie à prendre des mesures efficaces pour
s'assurer que nul ne sera privé de son statut juridique et de l'exercice
de ses droits du fait de l'expiration des passeports soviétiques, le 31
décembre 2003. Le Comité engage également l'État partie à s'assurer que
les autorités du district de Krasnodar légalisent le séjour des Meskètes
et des membres d'autres groupes ethniques que l'on aurait refusé d'enregistrer.
42. Le Comité recommande que l'État partie redouble d'efforts pour promouvoir
l'égalité entre les hommes et les femmes, et l'encourage à adopter le projet
de loi fédérale «sur les garanties de l'État concernant l'égalité entre
les hommes et les femmes en matière de droits, de libertés et d'opportunités
dans la Fédération de Russie», actuellement devant la Douma.
43. Le Comité exhorte l'État partie à s'assurer que les programmes de promotion
de l'emploi mettent l'accent sur les régions et les groupes les plus touchés.
44. Le Comité recommande que l'État partie prenne des mesures efficaces
pour promouvoir l'intégration des handicapés sur le marché du travail, notamment
en renforçant le système de quotas d'emplois réservés aux handicapés ou
en prévoyant des sanctions pécuniaires à l'encontre de ceux qui refusent
d'employer des handicapés.
45. Le Comité recommande que l'État partie redouble d'efforts pour protéger
les droits de l'homme des travailleurs sur le marché du travail informel,
en vue de créer les conditions permettant aux migrants d'exercer sans entrave
leurs droits et de défendre les droits et intérêts légitimes des migrants
(E/C.12/4/Add.10, par. 69). Le Comité encourage également l'État partie
à envisager de ratifier la Convention internationale sur la protection des
droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille.
46. Le Comité invite instamment l'État partie à prendre des mesures efficaces
pour relever les salaires, prévenir le problème des arriérés de salaire
et appliquer l'article 133 du Code du travail qui, conformément au Pacte,
dispose que le salaire minimum ne doit pas être inférieur au minimum vital.
47. Le Comité exhorte l'État partie à s'assurer que des fonds suffisants
sont alloués aux programmes de prévention des accidents sur le lieu de travail
et à renforcer les ressources et les compétences de l'inspection du travail
afin que des sanctions soient prises à l'encontre des employeurs qui ne
respectent pas les règles de sécurité.
48. Le Comité recommande que l'État partie prenne des mesures efficaces,
notamment par le biais de l'action positive, pour améliorer les conditions
de travail des femmes et assurer un salaire égal pour un travail de valeur
égale. Le Comité recommande aussi que l'État partie adopte des lois visant
à ériger en délit le harcèlement sexuel sur le lieu de travail.
49. Le Comité encourage l'État partie à réviser l'article 410 du Code du
travail afin d'abaisser le quorum requis pour voter une grève.
50. Le Comité invite instamment l'État partie à faire en sorte que dans
le cadre du nouveau système de pensions, établi par la loi fédérale du 1er
janvier 2002, l'élément de base des pensions soit augmenté pour assurer
le minimum vital. Étant donné que cet objectif risque d'être long à atteindre
en raison des ressources limitées disponibles, le Comité invite instamment
l'État partie à s'occuper en priorité d'augmenter le niveau minimum des
pensions et d'octroyer des prestations sociales aux familles qui sont le
plus dans le besoin.
51. Le Comité invite l'État partie à assurer l'application effective de
la législation contre la traite en vigueur. Il encourage aussi l'État partie
à adopter les amendements législatifs proposés, ainsi que le projet de loi
«sur la lutte contre la traite des personnes», dont le but est de mieux
protéger les victimes et de faire en sorte que les organisateurs de la traite
soient poursuivis. En outre, l'État partie devrait garantir la disponibilité
et l'accessibilité de centres d'accueil d'urgence offrant une assistance
aux victimes.
52. Le Comité demande instamment à l'État partie d'intensifier ses efforts
contre les violences domestiques, en promulguant une législation spécifique
érigeant ces violences en délit, et en formant le personnel chargé de l'application
des lois et les juges à prendre en compte leur caractère grave et criminel.
En outre, le Comité invite instamment l'État partie à garantir la disponibilité
et l'accessibilité de centres d'accueil d'urgence offrant aux victimes de
violences domestiques un logement sûr et une assistance sociopsychologique.
53. Le Comité demande instamment à l'État partie, pour s'acquitter des
obligations qui lui incombent en vertu de l'article 11 du Pacte, de veiller
à ce que l'augmentation des ressources disponibles dans le budget de l'État
soit aussi mise à profit pour assurer à tous un niveau de vie suffisant,
notamment au moyen d'une stratégie nationale globale de lutte contre la
pauvreté. Le Comité demande à l'État partie de fournir, dans son prochain
rapport périodique, des informations statistiques et comparatives actualisées
sur les résultats des efforts entrepris pour ramener le nombre de personnes
vivant en dessous du niveau minimum de subsistance à un chiffre situé entre
28 et 30 millions avant 2006.
54. Le Comité demande instamment à l'État partie de renforcer encore les
mesures de lutte contre la négligence d'enfants, et de faire en sorte que
les enfants délaissés ou abandonnés bénéficient d'une assistance et d'une
réadaptation sociale adéquates. L'État partie devrait prendre des mesures
efficaces pour s'attaquer aux causes profondes de la négligence et de l'abandon,
en particulier en offrant une assistance accrue aux familles avec enfants,
notamment en augmentant le niveau des prestations familiales.
55. Le Comité demande instamment à l'État partie d'accroître ses efforts
pour remédier au problème des sans-abri, notamment en veillant à ce que
des ressources adéquates soient réservées à la fourniture de logements sociaux,
en accordant la priorité aux groupes les plus défavorisés et vulnérables.
Le Comité encourage en outre l'État partie à effectuer une étude du problème
des sans-abri afin de se faire une idée plus précise de son ampleur et de
ses causes profondes.
56. Le Comité demande instamment à l'État partie de veiller à ce qu'une
indemnisation soit dûment versée à toutes les personnes dont les biens ont
été détruits au cours des opérations militaires en Tchétchénie.
57. Le Comité demande instamment à l'État partie de veiller à ce que des
mécanismes soient mis en place pour garantir l'exercice des droits fondamentaux
des soldats, y compris l'accès à une alimentation et à des soins médicaux
adéquats.
58. Le Comité rappelle à l'État partie l'obligation qui lui incombe en
vertu du Pacte de garantir un logement temporaire adéquat aux personnes
qui jugent que la situation en Tchétchénie n'est pas suffisamment sûre pour
qu'elles puissent y retourner.
59. Le Comité engage l'État partie à faire en sorte que la réforme en cours
du secteur de la santé améliore la qualité des services de santé dans toutes
les régions du pays. L'État partie devrait aussi prendre des mesures efficaces
en vue d'améliorer la situation sanitaire des populations autochtones des
régions du Grand Nord.
60. Le Comité recommande à l'État partie de remédier au problème des droits
des patients, et de lui fournir des informations sur cette question dans
son prochain rapport périodique.
61. Le Comité recommande à l'État partie de redoubler d'efforts pour lutter
contre la tuberculose, au titre du programme fédéral spécial de «mesures
d'urgence pour lutter contre la tuberculose en Russie pendant la période
1998-2004», notamment en assurant la disponibilité des médicaments et des
conditions sanitaires satisfaisantes dans les prisons, et en prenant des
mesures spéciales pour combattre l'épidémie dans les régions les plus touchées.
62. Le Comité, conformément à son Observation générale n° 14 (2000) sur
le droit au meilleur état de santé susceptible d'être atteint, demande à
l'État partie de prendre des mesures urgentes pour arrêter la propagation
du VIH/sida. L'État partie devrait veiller à ce que toutes les personnes
connaissent la maladie et les moyens de s'en protéger, notamment grâce à
l'éducation sexuelle dans les écoles, et à ce que ces moyens soient accessibles
à un prix abordable. En outre, des campagnes de sensibilisation devraient
viser à empêcher la discrimination à l'égard des personnes séropositives.
63. Le Comité demande instamment à l'État partie de redoubler d'efforts
pour réduire la mortalité infantile et maternelle. L'État partie devrait
mieux faire connaître les méthodes de contraception sûres, et veiller à
ce que les avortements soient pratiqués dans des conditions médicales et
sanitaires adéquates.
64. Le Comité recommande à l'État partie de veiller à l'exécution effective
des programmes visant à prévenir et combattre l'abus de drogues, tout particulièrement
auprès des jeunes et dans les régions du pays les plus touchées, et de lui
fournir des informations sur cette question dans son prochain rapport périodique.
65. Le Comité recommande à l'État partie de redoubler d'efforts dans le
cadre du programme fédéral «Jeunesse russe (2001-2005)», pour veiller à
ce qu'aucun enfant ne soit privé du droit à l'éducation. Le Comité note
qu'une étude statistique du nombre d'enfants qui ne vont pas à l'école a
été entreprise en 2003 et prie l'État partie de fournir, dans son prochain
rapport périodique, des données ventilées et comparatives sur les taux d'inscription
et d'abandon scolaires des garçons, des filles et des groupes vulnérables.
Il renvoie l'État partie à son Observation générale n°13 (1999), où il trouvera
des indications sur la manière de présenter des informations relatives au
droit à l'éducation dans son prochain rapport.
66. Le Comité demande à l'État partie d'assurer une large diffusion de
ses observations finales à tous les niveaux de la société et de l'informer,
dans son prochain rapport périodique, de toutes les mesures prises pour
appliquer ses observations. Il encourage également l'État partie à associer
les organisations non gouvernementales et d'autres membres de la société
civile au débat national avant de soumettre son prochain rapport périodique.
67. Enfin, le Comité demande à l'État partie de présenter son cinquième
rapport périodique au plus tard le 30 juin 2008.