MATIÈRES
A. Introduction
1. Symptômes
2. Facteurs
3. Prévention
A. INTRODUCTION (7)
1. Les HRO travaillent et vivent dans des conditions où ils et elles risquent de subir stress, traumatismes par procuration, contre-transferts, épuisement et burn-out. Considérés dans leur ensemble, ces phénomènes ont été désignés par certains psychologues sous le vocable de "traumatismes secondaires", relativement courants chez les personnes travaillant de façon intensive auprès d'individus traumatisés.
2. Les HRO s'occupent fréquemment de personnes en souffrance, ayant besoin d'aide, mais leur capacité d'aide est limitée par leur mandat, leurs ressources, les besoins des autres, et les contraintes du temps. Il est fréquent que les HRO aient le sentiment qu'ils ne peuvent se permettre aucune pause, voire de dormir, car leur travail exigerait d'eux un engagement total; les HRO ont tout aussi souvent à vivre dans des conditions peu favorables en termes d'alimentation, de logement, de climat, etc. Le stress lié à ces conditions de travail et de vie s'aggrave du traumatisme par procuration que subissent fréquemment les HRO du fait de leurs entretiens et de leur travail avec des personnes en détresse, ou ayant subi de lourdes pertes. Entendre les traumatismes des autres peut aussi réveiller des souvenirs douloureux surgissant du passé du fonctionnaire lui-même; la psychologie appelle ce phénomène classique le "contre-transfert". En certaines circonstances, les HRO seront témoins de meurtres, découvriront des cadavres, et assisteront à des scènes analogues de violations flagrantes ou à d'autres événements, de nature à provoquer un traumatisme direct.
3. Si le HRO ne peut faire suffisamment face au terrible stress et aux traumatismes secondaires, ou s'il (elle) a dû y faire face sur un laps de temps important, il risque de souffrir de burn-out, et de voir réduite sa capacité de vivre et de travailler efficacement sur le terrain. Personne n'est à l'abri de ces effets, et le HRO doit comprendre que ces sentiments sont parfaitement normaux. Il existe un très grand besoin que les HRO, comme d'autres dans les professions humanitaires, admettent et connaissent les conséquences du traumatisme secondaire. Enfin, la prédisposition du HRO au traumatisme secondaire n'est pas fonction uniquement des caractères de la situation, mais aussi de la structure psychologique qui lui appartient en propre.
4. Le traumatisme secondaire provoque fréquemment des signes et symptômes,
tels que :
5. Parmi les facteurs du traumatisme secondaire, on note :
6. Il existe un certain nombre de mesures et pratiques contribuant à prévenir ou soigner le traumatisme secondaire, dont :
7. Étant donné que les périodes de congés sont le moyen le plus efficace pour réduire le stress, les HRO devront avoir régulièrement la possibilité de se détendre et de quitter leur environnement de travail immédiat. Ils feront l'effort de faire la connaissance d'autres personnes, d'origine internationale ou nationale, dans la zone où ils travaillent. Autres façons de laisser derrière soi ses soucis professionnels à la fin de la journée, les possibilités d'accès à des livres, des journaux, ou des disques. Dans toute la mesure du possible, les HRO disposeront d'un espace séparé pour vivre et travailler. Au cours de leurs week-ends de liberté, il sera bon que les HRO aient la possibilité de quitter la région ou le bureau où ils travaillent, pour se rendre dans une autre région du pays, à leur bureau central ou dans un autre bureau local, par exemple. Dans la mesure du possible, tout temps de congé sera passé hors du pays de la mission, et tout au moins hors de la région où le HRO est en poste.
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1. Adapté de UNHCHR, Guidelines on the evaluation and
care of victims of trauma and violence (1995) et de Center for Victims of Torture,
Vicarious Trauma and Burnout (1995).